PIÈGES ANNEXES

Annexe I

Reçus des sommes prêtées à Mme Clément de Ris en vue de la rançon[1].




1° Je soussignée, Catherine Marie Olive Chevreux, épouse séparée quant au bien du citoyen Dominique Clément de Ris, reconnais devoir aux citoyens Gouin frères la somme de six mille livres qu’ils m’ont aujourd’hui prêtée en or et en argent, laquelle somme je m’oblige à leur rendre et payer en mêmes espèces en leur domicile au plus tard dans un mois.
Fait à Beauvais, commune d’Azay-sur-Cher,
le six vendémiaire an IX.Azay-sur


En marge. Bon pour 6.000 livres. Au-dessus, au crayon 6000 G. frères 4578.
Au dos. Reçu les six mille livres d’autre part des mains et des deniers du citoyen Moynat.

Tours, le 14 vendémiaire an IX.
Pour Gouin frères, Auguste Vaudichon.




{{Alinéa|2° Je soussignée, Catherine Marie Olive Chevreux, épouse séparée quant au bien du citoyen Dominique Clément de Ris, reconnais devoir au citoyen Lhéritier la somme de dix-huit mille livres qu’il m’a aujourd’hui prêtée en or et en argent, laquelle somme je m’oblige à lui rendre et payer en mêmes espèces en son domicile au plus tard dans un mois[2].|0|1.5}}

Fait à Beauvais, commune d’Azay-sur-Cher,
le six vendémiaire an IX.Azay-sur


Au bas. J’ai reçu les dix-huit mille livres ci-dessus des mains du citoyen Moynat.

Tours, le 14 vendémiaire an IX.
Lhéritier Vauquer.




3° Je soussignée, Catherine Marie Olive Chevreux, épouse séparée quant au bien du citoyen Dominique Clément de Ris, reconnais devoir au citoyen Petit la somme de dix mille livres qu’il m’a aujourd’hui prêtée en or et en argent, laquelle somme je m’oblige à lui rendre à sa réquisition[3].
Fait à Beauvais, commune d’Azay-sur-Cher,
le six vendémiaire an IX.Azay-sur



Annexe II

Copie de la pièce remise à l’agent chargé de porter à Paris la nouvelle de la délivrance du Sénateur.




* Cette note est celle du Cen Leroux, chef de bureau à la Préfecture. * Est dû à Denis Pillet, courrier, 30 postes pour aller à Paris, à 7 liv. 10 par poste et 7 postes pour aller porter une lettre au Premier Consul à sa maison de campagne.

Le nommé Denis Quillet[4], courrier extraordinaire se rendra de suite à Paris pour remettre des dépêches au Premier Consul. Il est également porteur de deux dépêches, dont l’une pour le Ministre de la Police générale et la seconde pour le Président du Sénat conservateur.

À Tours, le 19 vendémiaire à 4 h. ½ du soir.
Le chef de Brigade,
aide de camp du Premier Consul
.
Savary.

Le dit courrier est aussi porteur de deux dépêches dont l’une pour le Ministre de la Guerre et l’autre pour le Sénateur Serrurier.

Le Général divisionnaire commandant
la 22e division militaire.
Liébert.

Le courrier a reçu sur sa course 112 livres.

Savary.

Reçu une lettre pour le Premier Consul et pour le Ministre de la Police.

20 vendémiaire an IX.
Bourrienne.

Reçu une lettre à mon adresse,

Paris, le 20 vendémiaire
  à 8 heures,
Lemercier, président du Sénat.

Reçu une lettre du courrier venant de Tours adressée à l’adresse du Général Serrurier, ce 20 vendémiaire.

Ducarcel.

Reçu deux dépêches pour le Ministre de la Guerre,

Paris le 20 vendémiaire an IX,
  à 3 heures du soir.
Boudray, huissier.



Annexe III

Lettre du citoyen Pillet, courrier chargé d’apporter à Paris la nouvelle de la délivrance de Clément de Ris[5].




Tours, le 6 pluviôse an IX.


   Citoyen Sénateur,

J’ai été dépêché le 19 vendémiaire dernier, pour porter au Premier Consul l’heureuse nouvelle de votre délivrance. Ne l’ayant point trouvé à Paris, j’ai été à la Malmaison, où je lui ai remis le paquet. De retour à Paris, j’y suis resté trois jours pour attendre de nouveaux ordres, puis je me suis rendu à Tours. J’ai reçu à compte, avant mon départ, 112 francs. Comme c’est moi qui ai avancé le surplus, je me suis présenté à la Préfecture pour régler. On a reconnu qu’il m’était dû, tant pour mes avances que pour ma course, 165 fr. 50 centimes, et un mandat de pareille somme, après quatre mois de sollicitations, me fut délivré par le Receveur général. Il en reconnut d’abord la bonté, me remit à huit jours pour le remplir, et, le terme expiré, je m’y suis présenté. Il m’a renvoyé à la Préfecture. On m’a gardé mon mandat, et, au bout de huit jours, y étant retourné, on m’a dit qu’on ne pouvait me payer, qu’il fallait vous écrire. Jugez, citoyen Sénateur, combien cette réponse fut terrible pour un malheureux qui, depuis près de cinq mois, sollicite ce qui lui est très légitimement dû. Il a donc recours à vous pour obtenir justice. Pour vous mettre à même de vous rendre compte qu’elle lui est due, vous trouverez ci-joint les différents reçus de sa dépense, et la note qui est du citoyen Leroux.

Pillet.



  1. Les trois reçus sont sur papier timbré.
  2. Il avait été d’abord écrit dans trois mois. Ces mots ont été barrés, et en marge se trouve la mention : trois mots rayés nuls.
  3. Aucune mention de restitution ne figure sur ce troisième reçu.
  4. Erreur d’orthographe. – Le 6 pluviôse an IX, le dit Pillet écrivait à Clément de Ris pour se plaindre de n’avoir pas été payé. Voir la pièce suivante.
  5. Voir la pièce précédente.