Traité des sièges et de l’attaque des places/51

COMPARAISON DES DÉPENSES PRÉSENTES

DE L’ARTILLERIE AVEC CELLE DES RÉGIMENS PROPOSÉS POUR LA SERVIR.
Les trois compagnies d’ouvriers du régiment des fusiliers étant complètes, doivent faire le nombre de 330 hommes, et leur solde d’une année, ci 
  Hommes.
330
Solde.
181,858 l.
Les 12 de canonniers sur le même pied 
  660 137,679
Les trois bataillons complets de fusiliers 
  1,945 290,684
Le bataillon des bombardiers 
  750 154,539
La compagnie de mineurs 
  68 124,828


Total 
3,753 689,588 l.

Le nombre des hommes ci-devant est de 3,753, et celui des trois régimens proposés sera 3,795, d’où ôtant 270, nombre des officiers, restera 3,525 pour celui des sergens et soldats, et partant celui des fusiliers, bombardiers et mineurs, etc., surpassera celui des régimens proposés de 228 hommes, qui tiendront lieu de recrue aux bataillons restans sur le pied des fusiliers, pour satisfaire à ce qui leur manquera du complet.

Les officiers présens des troupes qui doivent être employés à former les trois régimens, consistent à 
165 capitaines.
173 lieutenans.
173 sous-lieutenans.

Total 
211 officiers.

Il faut pour former les trois régimens proposés :

13 Colonels, qui doivent être autant de lieutenans d’artillerie.

43 Lieutenans-colonels, des lieutenans seconds de l’artillerie.

43 Majors, sous-lieutenans.

43 Aides-majors.

48 Capitaines, dont 21 pris dans l’artillerie, et 27 dans les fusiliers et bombardiers.

96 Lieutenans, dont 41 dans l’artillerie et le surplus dans les fusiliers, bombardiers et mineurs.

96 Sous-lieutenans, en ce non compris les capitaines de mineurs, de bombardiers et leurs officiers.

Il restera donc 38 capitaines, dont 3 seront pris pour majors des mêmes régimens, partant ne restera plus à pourvoir que 35 capitaines, que Sa Majesté pourra entretenir en second dans lesdits régimens, jusqu’à ce qu’ils soient employés ailleurs par préférence à tous autres. Tous les lieutenans et sous-lieutenans se trouveront placés dans ces trois régimens.

Voyons le rapport de la dépense des uns et des autres.

Le fonds fait pour cette année pour la subsistance des équipages d’artillerie, monte à
168,000 l.
Savoir, pour l’équipage d’Allemagne
160,000
Savoir, pour celui de Flandre
166,000
Savoir, pour celui de la Moselle
142,000

Total
168,000
Réduisant cette dépense du quart pour les appointemens extraordinaires des commandemens de l’artillerie, des contrôleurs, gardes du parc, leurs aides, conducteurs et capitaines des charrois, viendra pour revenant-bon les trois quarts de cette somme, montant à
126,000 liv.

Le fonds pour l’équipage d’Italie est de
54,000 liv.
Celui de Dauphiné
9,000 liv.
Celui de Roussillon
18,000 liv.

Total
81,000 liv.
Sur lesquels Sa Majesté peut encore ménager la moitié, si elle juge à propos d’y envoyer des détachemens de ces régimens, montant à
40,500 liv.

On fait état qu’il y a dans l’artillerie 245 commissaires, dont on tire 103 pour former les régimens proposés, partant restera 142.

Il y a dans le royaume 143 résidences de places ; ainsi, ce restant sera tout employé dans les résidences.

Et comme on suppose les semestres abolis en laissant les résidences des commissaires provinciaux d’artillerie à 1 800 l. sur ce même pied, et réduisant à 1000 celles qui sont à 1200 pour les deux semestres, on trouvera encore 25,200 de revenant-bon par an sur ces résidences, dans lesquelles on pourrait mettre les officiers d’artillerie que l’âge ou les blessures pourraient dispenser du service en campagne, et qui tiendraient lieu d’invalides à ladite artillerie.

Reprise.
La dépense des trois régimens proposés doit monter par chacune année à
791,550 l.

Celle des troupes dont on prétend les former
689,588l .
Le revenant-bon sur les équipages d’artillerie des armées d’Allemagne, Flandre et Moselle, à
126,000l .
Revenant-bon des armées de Piémont, Dauphiné et Roussillon
40,500l .
Celui des semestres des commissaires d’artillerie
25,200l .

Total
881,288 l.

Partant, l’artillerie réduite comme ci-dessus coûterait 89,738 f. par an de moins qu’elle ne fait, et serait incomparablement meilleure et bien servie.

Preuve que ces trois régimens pourront suffire au service de l’artillerie de campagne et à tous les détachemens nécessaires dans les places menacées.

Supposant 10 hommes pour le service de chaque pièce en tous lieux et en tous pays, si l’équipage de l’armée de Flandre était, par exemple, de 80 pièces de canon.

Le nombre d’hommes pour le servir serait sur le pied de 800 hommes, non compris les officiers, ci
Pièces.
80
Hommes.
800
Celui de la Moselle, de
24 240
Celui du petit camp des lignes ou de la Lys
12 120
Celui de l’armée d’Allemagne
50 500
Celui de Piémont
30 300
Celui de Roussillon
24 240
Celui de Normandie
20 200

Total
240 2,400

Le corps des sergens et soldats des trois régimens d’artillerie doit être de 3,525 ou 3,500 hommes, sans compter les officiers ; ôtez donc 2,400 de 3,500, restera 1100 hommes pour fournir aux détachemens particuliers de vingt à vingt-deux places menacées de siége, qui est autant qu’il en faut.

Que si, par la suite, on trouvait qu’il n’y en eût pas assez, il n’y aurait qu’à augmenter de huit ou dix hommes par compagnie, plus ou moins selon les besoins.

Et si, en temps de paix, on trouvait qu’il y en eût trop, on pourrait en congédier pareil nombre des plus basses paies, voire davantage si on le jugeait nécessaire.

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