Traité des sièges et de l’attaque des places/14

OUVERTURE DE LA TRANCHÉE.

Toute l’instruction suivante est relative aux 13e, 14e, et 15e pl.  (V.)Quand tout est bien disposé, que tous les paysans sont établis, les lignes à peu près avancées aux deux tiers ou trois quarts de leur façon ; qu’il y a de bons amas de fascines à la tête des camps[1], que l’artillerie est en état de pouvoir mettre du canon en batterie dans trois ou quatre jours ; la place étant bien reconnue, et ne paraissant rien au dehors qui puisse vous traverser, et les attaques enfin résolues, on prend jour pour l’ouverture de la tranchée ; on résout à même temps les lieux les plus propres à ladite ouverture, où on met des marques. On reconnaît les alignemens prolongés, ainsi qu’ils sont marqués Pl. 13 et 14., , , des capitales des pièces qu’on doit attaquer, le long desquels on se doit conduire, et qu’il faut marquer par des piquets bouchonnés de paille et marqués Manière de prendre les prolongemens des capitales des ouvra­ges.aux mêmes feuilles ; le prolongement des capitales se reconnaît et se dirige en alignant la pointe des pièces qu’on doit attaquer, par celle du chemin couvert qui les enveloppe, ce qui donne deux points : le troisième marqué par un piquet en alignement des deux premiers en lieu sûr, où vous pouvez approcher commodément ; le quatrième se prend encore en alignement des trois premiers ; après quoi on n’a qu’à continuer sur les deux derniers, et tournant le dos à la place poursuivre le prolongement à mesure qu’on s’approche, par autant de piquets qu’on en a besoin[2].

Moyen de mesurer la distance de l’ouverture
de la tranchée au chemin couvert
.

Importance de connaître les distances de la tran­chée à la place.On ne saurait trop prendre de connaissances de la qualité des places que l’on veut attaquer. Celle de savoir leur éloignement jusqu’à l’ouverture des tranchées n’est pas la moins nécessaire puisqu’elle peut donner moyen aux assiégeans de savoir à point nommé l’éloignement où l’on se trouve journellement de ses dehors les plus avancés, pendant le cours des attaques ; ce qui donnera moyen à même temps de bien place les places d’armes, servira pour diriger le chemin des tranchées, parce qu’on sait toujours où l’on est, et combien il vous en reste à faire pour arriver aux ouvrages de la place.

Supposé donc le lieu pris dans le prolongement de l’une des capitales marquées pour l’ouverture de la tranchée ; si l’on veut savoir précisément la distance qu’il y a de là à l’angle plus avancé du chemin couvert, il n’y a qu’à se servir d’un peu de trigonométrie pour réussir ; mais comme on n’a pas toujours des sinus ou logarithmes, à la poche, voici un moyen simple, qui n’est pas moins géométrique que les autres.

Pl. 13. Capitale du bastion A.Soit donc la capitale prolongée, , l’angle du chemin couvert, , et le lieu d’où l’on veut ouvrir la tranchée, , après avoir pris garde à se mettre en lieu où l’on puisse avoir l’espace nécessaire à l’opération, il n’y a qu’à former l’angle droit et tirer la ligne avec des piquets, ladite ligne terminée à 60, 80 ou 100 toises, plus ou moins, que vous couperez en trois ou quatre parties égales, voire six. Cela fait, sur son extrémité formez, un autre angle droit alterne au premier, et tirez la ligne indéterminément, alignez l’un des pique de la transversale comme avec l’angle du chemin couvert vous aurez deux points qu’il faut marquer avec des piquets ou jalons sur la ligne de ces piquets en reculant jusqu’à ce que vous tombiez dans la ligne que vous couperez au point mesurez ensuite avec une toise pour connaître sa longueur ; ensuite si est le tiers de prenez trois fois la longueur vous aurez la distance connue en toises.

Car les deux triangles étant semblables, le côté est au côté comme est à mais est triple de donc sera triple de et par conséquent pour avoir il faut prendre trois fois la longueur de [3].

Il faudra en faire autant aux autres attaques pour être sûr de toutes vos distances.

Son usage est que toutes et quantes fois qu’on

veut savoir le chemin qui vous reste à faire, il n’y a qu’à faire mesurer ce que l’on a fait, le reste sera ce qui vous reste à faire ; ce qui vous marquera la distance la plus propre à placer vos places d’armes, batteries, logemens, etc.

Service : nombre de jours francs.Pendant que tout cela se dispose, le général règle l’état des gardes d’infanterie et de cavalerie, sur le pied, d’avoir cinq ou six jours de francs.

On règle à même temps la cavalerie qui doit porter la fascine, et les travailleurs de jour et de nuit, qui doivent être fort nombreux les première et seconde gardes ; ce qui se fait un jour ou deux à l’avance, à la diligence du major général et du maréchal général des logis de la cavalerie, qui ont soin d’avertir les troupes, et de bien reconnaître la situation des gardes.

Ces deux officiers doivent s’entendre avec le directeur général de la tranchée, recevoir de lui les demandes journalières qu’il est obligé de leur faire sur les besoins de ladite tranchée, et avoir soin de les y faire fournir très-exactement.

Tout cela préparé, le directeur règle son détail avec les ingénieurs, de même que les endroits par où il veut ouvrir la tranchée, et a soin de leur faire prendre de la mèche[4], des piquets et des maillets pour la tracer ; ce qu’on fait porter en paquets par des soldats qui sont ordinairement des sapeurs, lesquels ont soin de les tenir prêts.

Tout cela étant réglé, on pose une petite garde près des lieux destinés aux ouvertures, pour empêcher qu’on n’y dérange rien, et qu’on ne les fréquente pas trop : car il est bon de cacher son dessein tant qu’on peut.

Ouverture de la tranchée. Le jour de l’ouverture étant venu, les gardes s’assemblent sur les deux ou trois heures après-midi, et se mettent en bataille, après quoi on fait la prière ; le général les voit défiler, si bon lui semble. Les travailleurs s’assemblent aussi près de là, tous munis de fascines, de piquets, et chacun d’une pelle et d’une pioche[5] ; et quand la nuit approche, et que le jour commence à tomber, les gardes se mettent en marche, chaque soldat portant une fascine avec ses armes ; ce qui doit être répété à toutes les gardes. À l’égard des outils, il suffit d’en faire prendre Remarque sur les outils. aux travailleurs les deux premières gardes, et de les faire laisser à la tranchée où on les retrouve.

La garde de cavalerie va dans le même temps prendre les postes qui lui ont été marqués sur la droite et la gauche des attaques, ou sur l’une des deux, selon qu’il a été jugé convenable. Tout cela se fait le premier jour en silence, et sans tambour ni trompette ; les grenadiers et autres détachemens marchent à la tête de tout, suivis des bataillons, et ceux-ci des travailleurs, lesquels sont tous disposés par divisions de cinquante en cinquante, chaque division commandée par un capitaine, un lieutenant et deux sergens[6] ; on les fait marcher par quatre ou par six de front, jusque près de l’ouverture de la tranchée, où quand la tête des troupes est arrivée, le brigadier ingénieur de jour, qui a son dessein réglé, va poser les grenadiers en avant par où se doit conduire la tranchée, pendant que les bataillons se rangent à droite et à gauche de l’ouverture de ladite tranchée, derrière les couverts qui s’y trouvent, sinon aux endroits qui auront été marqués à leurs majors, où ils déchargent leurs fascines ; quoi fait, ils se tiennent sur leurs armes en silence, toujours prêts à exécuter les ordres qui leur sont donnés. Pendant cet arrangement, le brigadier de jour qui a posté ces détachemens, donne le premier coup de cordeau et montre ce qu’il y a à faire au sous-brigadier pour continuer le tracé ; il fait ensuite défiler les travailleurs un à un, portant la fascine sous le bras droit, si la place est à droite, et sous le bras gauche, quand on la laisse à gauche, et commence lui-même par poser le premier des travailleurs, et puis le deux, trois, quatre, cinq, etc., l’un après l’autre, leur recommandant :

Premièrement, le silence ;

Secondement, de se coucher sur leur fascine ;

Troisièmement, de ne point travailler qu’on ne leur commande.

Quand il en a posé quelque nombre, il cède la place au premier ingénieur, qui continue à poser et à faire poser[7], pendant que lui brigadier va prendre garde au tracé ; tout cela se continue de la sorte jusqu’à tant qu’on ait tout posé, observant bien,

1o Tous les replis et retours[8] de la tranchée ;

2o De faire avancer les gens détachés, à mesure qu’on avance la pose ;

9e pl.  Aux endroits marqués B.3o De couvrir toujours les brisures des retours par un prolongement de 2 à 3 toises en arrière pour couvrir les enfilades ; ce qui se fait aux dépens de la ligne en retour, et ainsi de toutes les autres ; Règle sur la direction des cheminemens.4o De faire toujours jeter la terre du côté de la place ;

5o De prendre bien garde de ne pas s’enfiler, ni aussi de se trop écarter ; mais de raser les parties plus avancées des dehors de la place, Usage de Vauban, de tracer avant que le jour soit tout-à-fait tombé.
Pl. 13 et 14.
à quelques 10 ou 12 toises près ; ce qui se fait plutôt par estime qu’autrement, à moins qu’on n’ait commencé à tracer avant que le jour soit tout-à-fait tombé, ce que je suis toujours d’avis de faire ;

6o De ne se pas éloigner des capitales prolongées dont il faut renouveler les piquets de temps en temps, et les coiffer d’un bouchon de paille, afin de les reconnaître, même de quelque bout de mèche allumée pendant la nuit ; parce qu’il se faut faire une loi de ne s’en pas éloigner et de les fréquemment croiser, et par conséquent les reconnaître de temps en temps pour toujours se pouvoir diriger selon elles, afin d’éviter les écarts et retours inutiles, parce que ce sont les vrais guides qui doivent nous mener à la place.

Pour mieux faire, il faut poser les retours à fascines comptées, afin d’en savoir toujours les mesures. Si la situation des ouvertures est favorable, il ne sera pas impossible qu’on puisse parvenir jusqu’à la première place d’armes dès la première nuit ; mais si on est obligé d’ouvrir de fort loin, cela sera moins aisé, et il faudra employer beaucoup plus de travail.

Il est à présumer que le directeur général aura fait son projet sur le pied d’avancer jusque-là ; à quoi j’ajoute, si cela se peut, de la commencer en retour, ne fut-ce que par une cinquantaine de travailleurs.

Ce qui est dit ici pour l’attaque de la droite, se doit aussi entendre pour celle de la gauche, chacune d’elles devant aller le même train, et toujours marcher de concert ; de sorte que quand l’une trouve quelque difficulté qui la retarde, l’autre doit l’attendre pour éviter les inconvéniens auxquels sont sujets ceux qui, allant trop vite, ne se précautionnent pas assez.

Quand le travail est disposé, on fait haut les bras, et tout le monde travaille, avertissant toujours Suite de l’ouverture de la tran­chée.les travailleurs de jeter la terre du côté de la place. On se diligente tant que l’on peut, jusqu’au grand jour ; pour lors on fait mettre les détachemens à couvert sur le revers de ce qu’il y a de fait de la place d’armes, et derrière les plus proches replis de la tête des tranchées, où on les fait coucher sur le ventre, car elles sont encore bien faibles au matin ; après cela on congédie les travailleurs de la nuit, et on les relève par un pareil nombre de jour, commençant par la tête, au contraire de ceux de la nuit qu’on a commencés par la queue[9].

Il est rare que cette première journée puisse bien achever les ouvrages qu’on a commencés, quelque soin qu’on se puisse donner pour cela, parce que d’ordinaire on entreprend beaucoup.

On ne doit pas cependant congédier les travailleurs de jour, qu’ils n’aient à peu près achevé l’ouvrage de la largeur et profondeur qu’on le veut mettre, ce qui est bien difficile d’obtenir des ouvriers qui ont toujours grande envie de s’on retourner et très-peu d’achever.

C’est pourquoi je suis d’avis de faire parcourir le deuxième jour, le travail de la première nuit, par un détachement de cent ou deux cents hommes à chaque attaque, qui ne feront autre chose que, d’achever et parer ce qui a été commencé la première nuit.

La deuxième garde, le masque étant levé, on monte la tranchée tambour battant, et on pose encore à découvert ; mais il s’en faut bien qu’on entreprenne autant de travail que la première nuit.

Donner toute l’étendue né­cessaire à la première pla­ce d’armes.Celle-ci doit s’employer par préférence à la continuation de la première place d’armes, à qui il faut donner toute l’étendue nécessaire ; et cepen- dant pousser ce qu’on pourra en avant, en croisant toujours les capitales, dont il faut avoir soin de marquer les prolongemens à mesure qu’on s’avancera vers la ville, et les piqueter à chaque fois qu’on les croise, afin de les rendre toujours plus remarquables.

Elle doit être achevée sur toute sa lon­gueur à la fin de la troisiè­me nuit.La place d’armes entreprise sur toute sa longueur, doit être achevée dans toute la perfection qu’on pourra lui donner à la fin de la troisième garde ; parce qu’elle doit être la demeure fixe des bataillons, jusqu’à ce que la deuxième soit faite.

Outre la première place d’armes, que je considère comme l’ouvrage de la deuxième et de la troisième nuit, quoique commencée dès la première, je suppose que les deux tranchées auront marché encore en avant considérablement, mais non jusqu’à la deuxième place d’armes : il ne serait pas prudent de se tant avancer.

Les travailleurs de jour de cette garde doivent être fournis en nombre égal à ceux de la nuit, et le travail de jour commencer par la tête, comme celui de nuit par la queue.

Tout le monde doit contribuer à presser et perfectionner le travail de jour tant que l’on peut ; après quoi, et quand il est en état, il faut faire avancer les premiers bataillons dans la place d’armes, et ne mettre que des détachemens dans les ouvrages de la tête, avec ordre de ne point tenir ferme : si l’ennemi vient à eux.

Le troisième jour il faudra encore monter fort de travailleurs, afin d’en pouvoir employer trois Deuxième place d’armes. ou quatre cents à perfectionner ce qui manquera des jours précédens, et arriver à la deuxième ligne ou place d’armes, à laquelle il faudra aussi travailler avec la même vivacité.

Emploi des sapes.Comme le feu doit commencer à devenir dangereux, il faudra employer les sapes ; non que je renonce tout-à-fait à poser encore à découvert quelque partie de la troisième nuit, mais il faut le faire discrètement, et pour cela trouver quelque terrain favorable qui fournisse un demi-couvert, ou prendre le temps que le feu de la place est fort ralenti, comme il arrive souvent après les deux ou trois premières heures que les gens sont las de tirer ; pour lors on peut dérober une pose de 100 ou 120 travailleurs et plus, si le feu continue à mollir ; mais c’est de quoi il ne faut pas abuser, parce Maxime importante.qu’il faut tenir pour maxime de ne jamais exposer son monde mal à propos et sans grande raison ; ce qui se fait bien moins souvent qu’il ne serait à désirer parmi nous, sans que cela nous avance beaucoup ; bien au contraire, je ne vois rien plus capable de nous retarder : c’est pourquoi, tout bien considéré, après la seconde nuit, je ne voudrais plus poser à découvert.

  1. On établit aujourd’hui des dépôts, dits de tranchée, où se trouvent les outils et les matériaux nécessaires pour les travaux du siége, et où sont conduits les travailleurs commandés pour la tranchée.
  2. Quand l’on veut déterminer d’une manière plus exacte, en général, le prolongement de la capitale d’un ouvrage, on prend les prolongemens de ses faces, et l’on mesure au moyen d’une boussole les angles que font ces prolongemens avec la ligne nord-sud ; de ces angles, on conclut celui que fait la capitale avec la même ligne ; puis l’on cherche, en faisant quelques stations, un point où la boussole marquant cet angle, son alidade se trouve dirigée sur le saillant de l’ouvrage ; ce qui peut se faire facilement et à la dérobée, sans attirer l’attention de l’ennemi.

    La plupart des moyens ingénieux qu’enseigne la géométrie, quoique très-simples, sont peu praticables devant une place, pour peu que le terrain soit montueux ou couvert, à la grande distance où l’on est obligé de se tenir des fortifications.

  3. Les deux lignes et dont la rencontre détermine le point faisant entre elles un angle très-aigu, il est difficile de marquer ce point avec précision. Pour y parvenir, l’au- teur des Solutions peu connues de différens problèmes de géométrie-pratique, M. Servois, recommande la correction suivante : ayant fixé un point où les quatre rayons visuels portés aux jalons qui déterminent les lignes, commencent à se réduire à deux, on recule ou bien on avance jusqu’à un second point où les deux rayons commencent à se diviser en quatre ; puis on place un jalon au milieu de l’intervalle entre ces deux points : il sera assez exactement au point du concours des deux lignes.

    Le même auteur propose, en place de la méthode de Vauban, celle qui suit, indiquée par Carnot (de la Corrélation des figures de géométrie, no 191, p. 135).

    Soit, pl. 13, capitale du bastion la distance à mesurer. On place à volonté deux jalons et dans un même alignement avec le point on place un nouveau jalon à volonté sur en  ; on marque par un jalon le point d’intersection de et par un jalon le point d’intersection de et enfin par un jalon l’intersection de et On mesure la longueur en notant, en passant, les longueurs et l’on a celle de par l’équation

    Cette méthode ne suppose pas la construction d’angles droits et ne requiert pas un chaînage long.

    Au reste, par l’organisation actuelle du corps du génie, on a presque toujours dans les siéges les instrumens nécessaires pour mesurer, en suivant les méthodes ordinaires, au moyen d’une base, la distance d’un point accessible à un point qui ne l’est pas.

  4. Pour tracer et servir de cordeau, les tranchées réglées à la fascine produisant toujours des ouvrages malpropres et fautifs. (Vauban, Avis de 1703 sur les attaques de Landau.)
  5. Voy. la note de la page 59.
  6. Le lieutenant à la tête, le capitaine à la queue, les sergens sur les ailes pour empêcher les travailleurs de s’écarter, et les faire serrer, de peur de perdre la file dans l’obscurité. (Vauban, Avis cité de 1703.)
  7. Les ingénieurs qui posent les fascines doivent être aidés, chacun, par deux sergens forts et robustes, bien payés, la manœuvre de poser les fascines étant très-fatigante. (Vauban, Avis cité de 1703.)
  8. Retours, boyaux, zigzags ou cheminemens, « sur quoi on remarquera que les plus courts, comme de 10 à 12 toises, sont toujours les meilleurs et les moins embarrassans, » entre les parallèles. (Avis cité.)
  9. Les travailleurs de jour mettent la main à l’œuvre dès qu’on les place, ceux de la tête les premiers. Les travailleurs de nuit attendent le commandement qui vient de la queue de la colonne, dont les travailleurs sont posés les derniers, mais commencent les premiers à travailler.