Souvenirs de la Marquise de Créquy de 1710 à 1803/Tome 6/05

Garnier frères, libraires éditeurs (Tome 6p. 97-110).


CHAPITRE V.


Le Duc de Chartres. — Mot sanglant qui lui est adressé par M. de Lamothe-Piquet. — Son infâme conduite à l’égard de sa mère et de sa sœur. — L’Abbé Delille. — Engagement pris par Mme de Créquy à son sujet. — Le Comte d’Estaing et le Comte de Grasse. — Injustice de l’opinion publique à l’égard de ce dernier. — Portrait de l’Abbé Delille. — Les bénéfices et l’Académie française. — Bonté de M. le Comte d’Artois pour l’Abbé Delille. — Projet de Monsieur, frère du Roi, sur le duché de Créquy. — Prérogatives de cette terre. — Le Comte de Bonneval. — Son caractère et son apostasie. — Sa mort. — Audience et interrogatoire à l’Assemblée nationale. — Mot de l’Abbé Delille au citoyen Lamourette. — Son refus de composer un hymne républicain. — Prétexte allégué pour son émigration. — Le reliquaire grec et la charte du Bas-Empire. — Mention des familles de Pressac, de Coucy, et Hurault de Vibraye dans ladite charte.

Vous n’auriez pu voir sans douleur et sans en avoir la rougeur au front, toutes les satires qui furent publiées contre le Duc de Chartres à son retour de la bataille d’Ouessant. Un prince du sang royal de France qui avait manqué de courage !… C’était pour tout ce qui portait un cœur français une amertume étrange, une honte inouie ! On n’imaginait pas alors ce qu’il aurait le courage de publier plus tard à propos de sa naissance et sur la conduite de sa mère !…

Ayant obtenu la survivance de M. le Duc de Penthièvre en qualité de Grand-Amiral de France, il avait cru pouvoir figurer dans ce combat naval. Il y commandait l’escadre bleue ; il y feignit de ne pas voir ou comprendre les signaux, pour ne pas exposer le vaisseau qui portait sa précieuse personne, et M. de Lamothe-Piquet, son capitaine de Pavillon, fut tellement indigné de sa lâcheté qu’il alla déposer deux pistolets chargés sur la table de sa cabine, en lui disant : — Monseigneur, après une pareille conduite, il ne vous reste plus qu’à vous brûler la cervelle[1]. Le Duc de Chartres avait osé dire qu’il n’avait nulle envie et nul besoin de prendre fait et cause pour l’honneur ou la réputation de la Duchesse de Bourbon, sa sœur, parce qu’elle n’était ni sa femme, ni sa fille. (Et l’honneur de sa mère, comment en a-t-il parlé quelques années après dans la tribune des Jacobins ?) Je ne vous en dirai pas davantage à l’occasion de sa turpitude maritime, et le cœur en soulève. J’avais eu l’intention de vous parler de sa conduite à propos du duel entre M. le Comte d’Artois et l’héritier des Condé, mais j’ai promis à Mme la Duchesse de Bourbon de n’en rien écrire, et c’est un service à lui rendre. J’ai pris aussi l’engagement de ne rien laisser dans mes papiers qui puisse être relatif à la naissance de l’Abbé Delille, et j’en suis fâchée pour vous, car il y a dans tout cela quelque chose de si naïvement tendre et de si curieusement nouveau, pour être absolument comme au vieux temps, que cela n’aurait pu manquer de vous intéresser. C’est comme une Sirvente au donjon féodal et comme une Églogue au cimetière. Mais je reviendrai tout-à-l’heure à M. Delille, et j’ai la fantaisie de vous parler un peu marine, en qualité d’intime amie du Grand-Amiral.

Les deux années suivantes furent signalées par deux grandes victoires et par un grand désastre qui ne fut pas moins honorable à la marine française. Le Comte d’Estaing fit la conquête de la Grenade et détruisit l’escadre de l’Amiral Byron. L’intrépide Lamothe-Piquet fit face à toute la flotte anglaise avec trois vaisseaux délabrés, et sauva le riche convoi qui nous arrivait de Saint-Domingue. Mais le 21 janvier, jour néfaste ! le Comte de Grasse fut battu dans un combat naval par l’Amiral anglais Rodney[2]. L’histoire moderne ne nous offre aucun exemple d’un pareil acharnement ; tous les capitaines de vaisseaux français se firent tuer sur le bord de l’amiral ; le Comte de Grasse n’amena son pavillon blanc qu’après dix heures et demie de combat, et après avoir inutilement cherché la mort : il n’avait sur son vaisseau que quatre hommes vivans lorsqu’il se rendit. Nos ennemis admirèrent sa valeur, et ses concitoyens ne lui rendirent pas la même justice.

Pour réparer cet affreux désastre, ainsi que la perte de six vaisseaux qui furent capturés par les Anglais, Monsieur, Comte de Provence, et M. le Comte d’Artois, offrirent au Roi, leur frère, chacun un vaisseau de cent dix canons ; et M. le Prince de Condé rendit un pareil hommage à la couronne au nom de la province de Bourgogne dont il était gouverneur et dont il fut présider les états. M. de Penthièvre fit construire deux frégates et n’en dit rien à personne.

Sans compte que l’Abbé Delille est le premier poëte, ou plutôt le seul poëte de son temps, vous verrez qu’il est un des hommes les plus aimables et les plus solides en amitié que vous puissiez connaître. Son esprit, disais-je autrefois, vif et pénétrant, salutaire et gai. Sa conversation me rappelle toujours celle de Voltaire, mais d’un Voltaire ingénu, loyal et franc que je n’ai pas connu. La sincérité, l’esprit de justice et la bonne foi, faisaient grand’faute à celui dont je me souviens : et je dois remarquer ici qu’en dépit de l’autorité que s’arrogeait M. de Voltaire, ses paroles d’approbation, de louange ou de réprobation ne pouvaient jamais ni persuader, ni toucher sensiblement qui que ce fût, à raison de sa légèreté quinteuse et de son manque de franchise.

La physionomie de M. Delille n’est pas moins originale et moins agréable que son genre d’esprit. Mme Le Couteulx du Molay disait de lui qu’il avait tant de mouvement dans la figure qu’il ne lui laissait pas le temps de paraître laide ; mais c’est, à mon avis, une de ces phrases où l’on trouve plus de mouvement que de jugement, car le visage de M. Delille a toujours, dans le repos, une expression de bienveillance exquise ou d’intelligence admirable.

Les ouvrages de l’Abbé Delille n’ont aucunement le caractère ou la physionomie de sa personne et de sa conversation ; c’est un côté par lequel il ressemble à Mme de Genlis, et c’est le seul rapport qu’il ait avec elle. Il m’avait été recommandé par le Vicomte de Vintimille, au sujet du refus qu’on aurait fait de le laisser parvenir à l’Académie française, et ceci parce qu’il était trop jeune, avait dit le secrétaire perpétuel ; je pris la liberté d’en parler directement au Roi, qui me répondit que c’était une invention très impertinente, et qu’il n’avait jamais rien dit de semblable. — Il a si bien traduit Virgile, me dit S. M., qu’il me fait l’effet d’être de l’ancienne Rome ; il a deux mille ans, à mon avis, je vous serai bien obligé de faire dire aux académiciens que je le verrai nommer avec plaisir.

Je ne manquai pas de faire connaître les intentions du Roi, comme vous pouvez croire, et les amis du jeune poëte (il avait environ quarante ans) m’en surent tout le gré possible. C’est à cette occasion-là que je l’ai connu[3].

En attendant la première vacance à l’Académie, qui ne tarda guère, attendu que M. de la Condamine mourut quinze ou dix-hui mois après, M. le Comte d’Artois voulut bien conférer à M. Delille un joli bénéfice de son apanage, au moyen duquel il a subsisté fort aisément jusqu’à la spoliation des biens du clergé. On avait eu de la peine à lui trouver un nid convenable et commode, c’est-à-dire un bénéfice qui n’astreignît pas à résidence et qui pût être possédé par un laïc. M. le Duc de Penthièvre n’en gardait jamais en réserve et n’en avait plus un seul à sa disposition ; votre père avait colloqué tous les siens, Dieu sait comme ; et mon prieuré des Gâtines était rempli par un gros joufflu d’Abbé du Gôron qui promettait de vivre autant que Mathusalem. Quand on nous avait priés de faire demander par M. de Penthièvre un bénéfice à la chancellerie du Palais-Royal, ce Prince avait répondu que Mme sa fille n’avait pas le crédit d’y faire chanter un aveugle, et du reste, on savait que la collation des bénéfices de l’apanage d’Orléans, n’était pas toujours un don gratuit. Enfin M. le Comte d’Artois voulut bien nous tirer d’affaire en conférant l’abbaye de St.-Séverin à M. Delille, et ce fut avec une grâce infinie. Monsieur voulut bien aussi m’écrire à cette occasion-là, qu’il regrettait que la majorité des bénéfices à sa nomination ne fussent que des prieurés ou des abbayes de filles, ce qui se trouvait principalement vrai pour ses domaines de la Provence et de la Normandie.

Je vous dirai de Monsieur, qu’il aurait bien voulu pouvoir échanger sa Duché-Pairie d’Alençon contre celle de Créquy, par la raison que la possession de ce grand domaine était suivie d’un droit de collations admirables, y compris celui de présentation pour l’archevêché de Synopolis, en vertu d’une bille obtenue du Pape Innocent III, par l’Empereur Baudoin, votre vingt-et-unième aïeul : privilége agréable et magnifique, en ce qu’il donnait aux Sires de Créquy le droit de conférer, non pas seulement la crosse et la mitre, prérogative appartenant à tous les patrons et collateurs abbatiaux, mais le pouvoir de conférer le caractère épiscopal avec la croix pectorale et le pallium, ainsi que les XIV glands d’or aux cordelières de synople. Je pense bien que l’importance de cette prérogative n’était pas tout-à-fait étrangère au sentiment d’affection particulière et de considération que le clergé français a toujours témoigné pour votre maison ; mais pour en revenir à cette convoitise de Monsieur qui ne s’accordait guère avec les projets de votre père et les intentions de toute ma vie, je vous dirai que si la révolution n’était pas arrivée, mon fils n’aurait pu manquer de se brouiller avec Monsieur pour cette raison-là. C’était bien la peine d’avoir économisé trois millions huit cent mille livres en cinquante-huit ans, pour ne pas opérer le retrait de votre premier domaine, et pour acquérir ces belles qualités de Duc d’Alençon, Comte du Perche et de Nogent-le-Rotrou ! c’est-à-dire que j’en pleurais d’y penser, et que votre père en serait mort de rage ! Le Roi n’approuvait pas cette imagination de son frère, mais il aurait fallu se fâcher avec Monsieur, quitter la maison de Madame, et je vous assure que ce beau patronage, accordé par Innocent III en 1212, nous a fait passer de tristes journées en 1777.

L’anné Delille n’avait jamais été que simple tonsuré ; il avait toujours refusé d’entrer dans les ordres ; il a fini par épouser Mlle Vaudecham qui, disait-on, n’était pas facile à vivre ; mais je puis attester qu’il ne s’en plaignait jamais. Il avait accompagné le Comte de Choiseul-Gouffier dans son ambassade à Constantinople, et nous en avait rapporté de curieux détails sur le Comte de Bonneval et la formidable mort de cet apostat[4].

Ainsi que Voltaire, il aurait pourtant voulu mourir dans la religion de son père et de son pays. Il avait écrit à l’Ambassadeur de France, qu’il n’avait jamais cessé de rester chrétien dans le fond de son cœur, et qu’il le suppliait de lui envoyer un de ses aumôniers pour l’entendre en confession, pour l’absoudre, enfin pour témoigner de son repentir, en réparation du scandale qu’il avait donné à la chrétienté, de la douleur qu’il avait causée dans sa famille, et de l’insulte qu’il avait faite à la noblesse française. M. de Peyssonnel, premier secrétaire de notre ambassade, avait pris sur lui d’aller visiter ce renégat, et l’avait trouvé qui répétait dans l’ardeur de la fièvre et sombrement, ces vers de Malherbe :

« N’espérons plus, mon âme, aux promesses du monde ;
Son éclat n’est qu’un verre, et sa faveur une onde
Que toujours quelque vent empêche de calmer.
Quittons les vanités, lassons-nous de les suivre ;
C’est Dieu qui nous fait vivre,
C’est Dieu qu’il faut aimer ! »

Ainsi que Voltaire, étendu sur son lit de mort et son lit de justice, en présence de Dieu, Achmet Pacha fut circonvenu par des familiers impies. On l’enveloppa dans le réseau d’iniquité qu’il avait ourdi. Soliman-Bey, renégat milanais et fils adoptif de M. de Bonneval, eut soin d’empêcher qu’il ne pût communiquer avec aucun de nos compatriotes. Il envoya chercher l’Imam de la mosquée voisine, et Dieu sait quelles ont été les dernières pensées de ce malheureux apostat : c’est un secret entre la Providence et le tombeau.

Je vous dirai que l’Abbé Delille avait absolument voulu m’accompagner dans une de mes audiences au comité de l’Assemblée nationale, à l’occasion de notre procès contre Nicolas Bezuchet. — Monsieur l’Abbé, lui dit le citoyen Lamourette avec son air de bénignité mielleuse, encouragez Mme de Créquy dans la confiance qu’elle doit avoir en notre impartialité, je vous promets de l’interroger avec tous les égards qui dont dus à son âge et à son sexe. — Je le crois bien, lui répliqua l’autre : allez procéder à son interrogatoire et vous verrez qu’il est impossible de lui dire plus haut que son nom.

Malgré son refus de composer une cantate républicaine pour la fête de l’Être-Suprême, ou plutôt malgré ce fameux dithyrambe sur l’immortalité de l’âme, qui lui valut l’animadversion de Robespierre et les dénonciations quotidiennes de l’Ami du peuple et du Père Duchesne (journaux terroristes), l’Abbé Delille avait tenu ferme à Paris ; mais il a fini par y manquer de patience, et voici pourquoi : il avait rencontré, dans la rue de la Loi, le représentant du peuple Cambon, qui lui déclara qu’il était le plus malheureux citoyen de la république, en ce qu’il ne pouvait seulement pas s’absenter pour aller se reposer pendant huit jours à la campagne ! — « La convention n’a que trois orateurs et j’en suis-t-un. » — Il est impossible de rester dans ce pays-ci, s’écria le ci-devant académicien, et il s’enfuit en Angleterre d’où il n’est revenu qu’après la chute du gouvernement directorial.

Par une transition difficile à vous expliquer, si vous avez perdu de vue la troisième croisade et la bulle d’Innocent III, je vous dirai que l’Abbé Delille nous avait rendu le service de nous faire déchiffrer, à Constantinople, un document illisible, lequel était supposé relatif à ce que nous appelons le reliquaire de Sainte-Hélène. Vous le trouverez, dans mon oratoire, intact et scellé de quatre bulles, avec son auréole et sa couronne de pierreries ; mais, comme la charte en question tombe en poussière, il me paraît urgent d’en conserver la lettre, et c’est pourquoi je vais la reproduire en affidavit registré.

« Nos LEGIER de Peryssacq, Deens de l’yeclise archimasjore de Saincte Sophye et Chancelliers de lempyre de Constantiniples, et Estienne de Couscy, trsaurriers di celle meisme yeclyse, et Gaulcher Hurault, Deens de lyeclyse Notre Dame de Paneciantez, foisonz sapoer a touts ceulx quy lez presantes lectres voyront o oyront que li tree noble Bers, Messyre Bauldoin de Crequy, Connestables de lempyre de Constantinoples, nos pryat humblamant et devotemant, que por Deus et por almones a li, donnessionz alcuns sainctuaires por anvoyez en son payx ; et nos reguardant la devotion, de son cuer et la bone intention, por ce que nos creons que li sainctuaires esteront honorez souficialement la o il les anvoyera, li doname et donons partye du chief de Madame saincte Hellenes, imperatrix, liquel estait de tot temp en lyeclyse Nostre Dame de Panecrantes avironnez dune bende dor tot entors, en laquelle sez nom estoit escrip de lectres gregeoise, Et por ce que nos creons et debvons a creoyre que ce soyt vraye le termoignage des Latins quy en lyeclyse dicte ont estez et sont, et ossy des Grex antiains, Nos li donons ces lectres scelléez du scel de lempyre, et prionts tots cels as quels ces devant dictes sainctes relictes saront esposeez, que il por Deus et por miserricorde que attande, recoyve liquelles sainctuaire Madame saincte Hellenes en toute reverrence et lor orayson. Ces lectres doneez fusre a Saincte Sophye, en lan de lincarnacion lhu xpist mil et CC et XLV el mois de Geinvyer. »

Je croirais vous faire injure en recommandant ce reliquaire à votre vénération : c’est un monument de la splendeur de vos ancêtres, et je me borne à vous prier de veiller à sa conservation, comme je l’ai fait jusqu’ici. Vous verrez que la Charte qui l’authentique est encore scellée de quatre bulles : une d’argent, qui porte les armes de l’Empire d’Orient, c’est-à-dire une croix d’or en champ de gueules, cantonnée de quatre β d’or, initiales des quatre mots grecs Basiléus Basiléôn, Basiléouôn Basiléousi, (Roi, des Rois régnant sur les Rois), et les trois autres bulles en plomb, sont armoiriées des mêmes blasons que portent encore aujourd’hui les trois anciennes familles de Preissac, de Coucy et Hurault de Vibraye. Vous direz peut-être, et je n’en disconviendrai pas, que de l’an IIIe de la République française à l’an du Salut 1245, il a fallu faire un fameux saut d’écrevisse.

  1. « La guerre de la France et de l’Angleterre le montra (le duc d’Orléans-Égalité) pour la première fois mêlée aux événemens de la politique ; mais ce ne fut pas pour lui une occasion de gloire. Au combat d’Ouessant, il ne fut qu’un spectateur inutile : il montait le vaisseau le Saint-Esprit. Le péril était extrême ; ce fut le Comte de La Touche, commandant, qui vint au secours du vaisseau. On raconte que le Duc d’Orléans s’était caché à fond de cale. La conduite du Duc d’Orléans, pendant le combat, fut un objet continuel de railleries. On fit paraître un portrait où ce Prince était représenté en costume de marin, et au bas duquel on lisait ce verset du psalmiste : Mare vidit et fugit ! il a vu la mer et il s’est sauvé. »

    « … Et cependant il avait la manie du courage ; c’était un indice qu’il n’en avait point la réalité. Il voulut s’élever dans un des premiers aérostats qui fut lancé à Saint-Cloud. Tout Paris était accouru. Quand le ballon parut vouloir s’élever aux nues, le Duc de Chartres eut peur ; il fallut descendre, et les Parisiens, frustrés d’une fête, se vengèrent par des quolibets. » (M. Laurentie, Hist. des Ducs d’Orléans, t. 4, p. 20.)

    (Note de l’Éditeur.)

  2. François-Joseph de Grasse des Princes d’Antibes, Comte du Bar en Provence, etc., né 1723, mort en 1788.
  3. La lettre de l’Abbé Deville qui se trouve citée dans l’Avis de l’Éditeur, au commencement du premier volume de cet ouvrage, paraît devoir se rapporter à cette circonstance indiquée par l’auteur.
    (Note de l’Éditeur.)
  4. Claude-Alexandre, des Comtes de Bonneval et de Blanchefort, était né vers l’année 1692, en Limousin, où sa famille a toujours marqué parmi la haute noblesse. Il avait épousé Judith de Gontaut, fille du Maréchal-Duc de Biron, dont il n’avait pas eu d’enfant (grâce à Dieu pour elle). Turbulent, arrogant, indiscipliné, brélandier, débauché, duelliste, il avait osé quitter le service de France en temps de guerre, pour aller servir l’Empereur qui le fit général de son artillerie et son conseiller aulique, ce qui n’empêcha pas les tribunaux français de le condamner à mort, pour le fait d’avoir été servir à l’ennemi. Comme il ne pouvait tenir nulle part, il ne manqua pas de se brouiller avec la cour de Vienne, et fut se réfugier auprès du Grand Turc, qui lui conféra la dignité de Combarici-Bachi, ainsi que l’enseigne à trois queues du Pachalick de Romélie. Il avait renié le christianisme en 1738, et mourut à Constantinople en 1747.
    (Note de l’Auteur.)