Saint-Yves : Aventures d’un prisonnier français en Angleterre
Traduction par Th. de Wyzewa.
Hachette (p. 157-166).


III

Les remontrances de M. Romaine.


Tout confus d’avoir été ainsi pris à l’improviste, j’eus vite fait de me remettre sur pieds et de souhaiter la bienvenue à mon visiteur. Celui-ci ne me refusa pas sa main ; mais il me la tendit avec une froideur et une réserve auxquelles j’étais loin d’être préparé ; et l’expression de son visage, pendant qu’il me regardait, avait une sévérité exceptionnelle.

« Ainsi, monsieur, je vous trouve ici ! » me dit-il, du ton le moins encourageant du monde. Puis, s’adressant à Rowley :

« Ah ! te voilà, Georges ? Tu peux filer à l’office, mon garçon ! J’ai à causer avec ton maître. »

Mon valet s’empressa d’obéir. M. Romaine, après avoir verrouillé la porte derrière lui, s’assit dans un fauteuil, près du feu, et de nouveau fixa sur moi un regard d’une dureté sans mélange.

« Je ne sais par où commencer ! dit-il. Au milieu de l’inextricable labyrinthe de fautes et d’embarras que vous avez trouvé le moyen d’amonceler devant vous, je ne sais, positivement, par où commencer. Peut-être le mieux est-il de vous faire lire d’abord ce fait-divers ? »

Et il me tendit un journal, en me désignant du doigt le passage à lire.

Ce passage était très court, il annonçait sommairement qu’on venait de ressaisir l’un des prisonniers français échappés du Château d’Édimbourg. Le nom de ce prisonnier était Clausel. Et le journal ajoutait que ce Clausel avait dénoncé l’auteur d’un meurtre révoltant commis, dans le château, peu de jours avant l’évasion.

« L’assassin est un simple soldat, nommé Champdivers, qui s’est échappé, lui aussi, et qui aura probablement subi le sort commun de ses compagnons. En effet, malgré toutes les recherches faites le long du Forth et de la côte, on n’a pu trouver aucune trace du sloop que ces misérables ont volé à Grangemouth ; tout porte donc à croire que la bande entière se sera noyée. »

À la lecture de ces lignes, mon cœur s’arrêta de battre. En un instant, je vis s’effondrer tous mes beaux rêves. Je me vis moi-même changé, du soldat fugitif que j’étais, en un meurtrier fuyant la potence ; je vis mon amour, qui tout à l’heure m’était apparu si proche, à jamais effacé du domaine des possibilités. Mais l’excès de mon désespoir ne dura qu’une minute ; je songeai bientôt que mes compagnons étaient parvenus à réaliser leur projet de fuite par mer, et que, moi aussi, j’étais supposé m’en être allé avec eux ; ou bien m’être noyé avec eux, ce qui avait effectivement de grandes chances d’avoir été l’issue de leur entreprise. Puisque l’on me croyait au fond de la mer, je courrais moins de risques dans les rues d’Édimbourg ! Le major Chevenix me reconnaîtrait, s’il me rencontrait : de cela je ne pouvais point douter. Mais cela même était plutôt pour me rassurer. Le major connaissait Clausel et me connaissait : il était homme d’honneur ; en cas de danger, il témoignerait pour moi. Et puis, de nouveau, la délicieuse image de Flora s’épanouit aux yeux de mon imagination avec tant d’éclat qu’elle me fit oublier tout le reste de mes pensées. Un afflux de sang m’inonda les veines. Je me jurai de revoir Flora et de la conquérir, dusse-je y perdre la vie.

« C’est fort ennuyeux, vraiment ! dis-je, en jetant le journal sur la table.

— Ennuyeux ? demanda M. Romaine.

— Fâcheux, si vous préférez ! concédai-je.

— Mais est-ce vrai ? demanda-t-il.

— Eh bien, oui, en un certain sens, c’est vrai ! dis-je. Mais peut-être répondrai-je mieux à votre question en vous exposant la suite des faits !

— Je le crois aussi ! » me dit-il.

Je lui racontai donc tout ce qui me parut nécessaire à dire, de la querelle, du combat, de la mort de Goguelat, et du caractère de Clausel. Il m’écouta dans un profond silence, sans trahir aucunement la nature de ses émotions, à cela près que, durant l’épisode des ciseaux, son visage rouge me parut pâlir d’une nuance ou deux.

« Je suppose que je puis vous croire ? dit-il, quand j’eus fini.

— Ou, dans le cas contraire, clore cette entrevue ! répondis-je.

— Jeune fou, ne comprenez-vous donc pas que nous traitons ici des sujets d’une importance extrême ? Ne comprenez-vous pas que je suis moi-même chargé du poids d’une grave responsabilité à votre égard, et que ce n’est guère l’occasion, pour vous, de faire parade de vos forfanteries de mange-tout-crû contre votre homme d’affaires ? Il y a des heures sérieuses dans la vie, monsieur le comte ! ajouta-t-il sévèrement. Une accusation capitale, et d’un caractère des plus fâcheux ; la présence de ce Clausel, qui, de votre aveu même, est animé pour vous des plus mauvais sentiments, et capable de tous les parjures pour vous perdre ; les autres témoins enfuis, ou morts ; le préjugé naturel contre un Français, et un prisonnier évadé : tout cela constitue un total des plus embarrassants à considérer, et dont l’importance ne se trouve guère atténuée par l’incroyable légèreté de vos propres dispositions !

— Mais, monsieur !… dis-je.

— Oh ! je choisis mes expressions avec une exactitude scrupuleuse ! répondit-il. En quelle posture vous ai-je trouvé, monsieur, lorsque je suis venu vous annoncer cette catastrophe ? Vous étiez étalé sur le tapis, jouant avec un gamin, comme un autre gamin, et le tapis tout parsemé d’or et de billets de banque. Quel tableau ! Heureusement, c’est moi qui suis entré ; ç’aurait pu être quelqu’un d’autre, votre cousin, par exemple !…

— Là-dessus, vous avez raison, monsieur ! J’ai négligé toute précaution, et vous avez le droit de vous fâcher. Mais, à propos, monsieur Romaine, comment êtes-vous arrivé, vous-même, et depuis quand ? Par quel miracle ne vous ai-je pas entendu ?

— Je suis arrivé dans une chaise à deux chevaux ! répondit-il. Tout le monde a pu m’entendre. Mais vous ne vous souciiez pas d’écouter, j’imagine, tant vous vous trouviez à l’aise, dans la maison même de votre pire ennemi, et sous le poids d’une accusation où votre tête était en jeu ! Je suis arrivé il y aura bientôt une heure ; et j’ai déjà eu le temps de faire de bonne besogne pour vous. Oui, que Dieu me pardonne ! j’ai consenti à travailler pour vous, avant même d’avoir de vous l’explication de cet article de journal ! Le testament était prêt, dans ma poche ; je me suis hâté de le faire signer, sans rien révéler à votre oncle de vos derniers exploits. Après tout, je préfère encore l’assassin à l’espion ! »

Évidemment cet homme agissait en ami et me portait intérêt ; mais évidemment aussi, dans sa mauvaise humeur et son anxiété, il me traitait d’une façon difficile à supporter.

« Vous allez peut-être me trouver trop délicat ? lui dis-je. Mais il y a un mot que vous venez d’employer…

— J’emploie le mot qui est imprimé là ! s’écria-t-il, en frappant du poing le journal. Et vous n’avez pas à faire trop le malin : vous n’êtes pas encore jugé et acquitté ! C’est une vilaine affaire, monsieur, tout à fait vilaine ! Je donnerais bien cent livres pour n’avoir pas à m’en occuper. Mais enfin, les choses étant ce qu’elles sont, nous devons aviser au plus vite. Du reste, nous n’avons pas le choix. Il faut que vous quittiez immédiatement ce pays, et que vous vous rendiez en France, en Amérique, ou, de préférence encore, dans l’île de Madagascar !

— Permettez-moi de vous objecter deux mots sur ce point ! hasardai-je.

— Pas même une syllabe ! répliqua-t-il. Il n’y a pas ici lieu à discussion. Le cas est des plus simples. Dans la position abominable où vous êtes parvenu à vous placer, votre seule chance consiste à gagner du temps. Peut-être un jour viendra-t-il où vous pourrez faire mieux : en ce moment, tout autre parti que la fuite signifierait pour vous la potence.

— Vous vous trompez sur mes intentions, monsieur Romaine ! dis-je. Je ne suis nullement impatient de comparaître en justice ; au contraire, je suis tout aussi désireux que vous d’ajourner le plus possible l’instant où j’y comparaîtrai. Mais, d’autre part, je ne suis pas disposé à quitter ce pays avant d’y avoir réglé encore certaines affaires. J’ai de l’invention, un accent anglais suffisant et, grâce à la générosité de mon oncle, autant d’argent que j’ai besoin d’en avoir. J’ose estimer que, avec tous ces avantages, le comte Anne de Saint-Yves peut prolonger de quelque temps son séjour dans ce royaume, pendant que les autorités s’occupent vaguement à rechercher le soldat Champdivers. Vous oubliez qu’il n’y a aucun lien entre ces deux personnages !

— Et vous, vous oubliez votre cousin ! répliqua Romaine. Le lien, c’est lui qui l’est ! Il sait, lui, que vous êtes Champdivers. »

M. Romaine s’arrêta un moment, et tendit l’oreille.

« Et, pour comble de chance, le voici lui-même ! » s’écria-t-il.

En effet, de l’avenue arrivait à nos oreilles le bruit vif d’un carrosse, approchant au galop de quatre chevaux.

« Oui, dit M. Romaine, voilà bien sa façon de conduire ! C’est ainsi qu’il tue ses chevaux et sème l’argent, pour le plaisir d’arriver où ? Hé ! d’arriver enfin à la prison pour dettes, si ce n’est pas à la prison des criminels d’État !

— De quelle espèce d’homme est-il donc ? demandai-je, pendant que le fracas des roues grandissait encore.

— Oh ! d’une espèce particulièrement dangereuse pour vous ! répondit le notaire. Personne ne l’aime ici : nous le haïssons plutôt. Et cependant j’éprouve un sentiment — je ne dirai pas de pitié, non — mais de répugnance à la pensée de voir se briser quelque chose d’aussi énorme et d’aussi représentatif, comme si cet homme était un gros vase de porcelaine ou un tableau de prix. Oui, tenez, voilà ce que j’attendais ! reprit le notaire en prêtant l’oreille à un nouveau bruit de roues qui résonnait dans l’avenue. C’est lui, sans aucun doute ! Deux voitures, la seconde suivant avec les bagages, qui sont toujours de poids, et avec un de ses valets ! Il ne saurait faire un pas sans être escorté d’un valet !

— Vous dites qu’il a quelque chose d’énorme ? repris-je. Serait-ce au point de vue de sa taille ?

— Non, répondit le notaire. Sa taille est à peu près la vôtre, ainsi que je l’ai bien deviné dans mes indications à votre tailleur. Mais, je ne sais comment, il donne une impression de grandeur. Il a des manières toujours amples, et, toute sa vie, il s’est entouré d’une telle atmosphère de somptuosité, avec ses calèches, et ses chevaux de course, et ses dés, que, je ne sais comment, il en impose ! J’ai l’impression que, quand la farce sera jouée et qu’il sera décidément interné en prison, quand il n’y aura plus au monde que Bonaparte et lord Wellington, j’ai l’impression que le monde deviendra plus vide. Mais ce n’est point de cela que nous avons à parler ! Nous sommes sous le feu, monsieur Anne, comme on dit dans notre métier ; et il n’est que temps que nous nous apprêtions à agir. Votre cousin ne doit pas vous voir : ce serait désastreux. Il ne sait rien de vous à présent, sinon que vous lui ressemblez, et c’est déjà plus qu’assez. Si la chose était possible, je souhaiterais qu’il ne sût point que vous êtes venu ici.

— Hélas, cette chose-là est tout à fait impossible ! dis-je. Quelques-uns des domestiques de la maison servent ses intérêts et sont, peut-être, à ses gages : Dawson, par exemple.

— J’en ai toujours eu l’idée ! s’écria Romaine. Et d’ailleurs, ajouta-t-il après avoir de nouveau écouté, de toute façon, il serait trop tard ; voici votre cousin entré dans la maison ! »

Avec une anxiété singulière, nous nous mîmes à écouter les différents bruits qui, l’un après l’autre, s’éveillaient dans la maison silencieuse. Le bruit de la porte s’ouvrant et se fermant, le bruit de pas s’approchant ou s’éloignant. Évidemment, l’arrivée de mon cousin était, pour toute la maison, une affaire considérable. Et, soudain, parmi ce murmure confus et distinct, nous discernâmes un pas rapide et léger. Nous l’entendîmes monter l’escalier, s’approcher le long du corridor, s’arrêter à notre porte, où il fut suivi d’un coup hâtif à la fois et discret.

« Monsieur Anne, monsieur, c’est moi ! » murmura la voix de Rowley.

Nous fîmes entrer mon valet et surveillâmes de nouveau la porte, derrière lui. Le pauvre garçon était à bout de souffle.

« C’est lui, monsieur ! fit-il. Il est arrivé !

— Vous voulez dire le vicomte ? répondis-je. C’est bien ce que nous avons tout de suite supposé. Mais allons, Rowley, continuez votre histoire ! Vous en avez plus long à nous dire, je le vois à votre visage.

— Monsieur Anne, c’est vrai ! dit-il. Mais, d’abord, M. Romaine est votre ami, n’est-ce pas ?

— Oui, Georges, je suis l’ami de ton maître ! » dit Romaine. Et, à ma grande surprise, il posa sa main sur mon épaule.

« Eh bien ! voici ce qui en est ! dit Rowley. M. Powl m’a parlé ! Il veut que je joue à l’espion. Il veut que je lui dise d’avance tout ce que vous ferez. Il m’a donné ceci comme arrhes ! — ajouta-t-il en nous montrant une demi-guinée. — Et je l’ai pris, vous voyez !

— Je crois bien que ce garçon vous sera fidèle ! me dit Romaine. Ainsi, reprit-il en s’adressant à Rowley, ainsi tu es l’ami de M. Anne, toi aussi ?

— S’il vous plaît, monsieur ! répondit Rowley.

— Eh bien, voilà une amitié soudaine ! objecta le notaire. Mais j’ai l’idée qu’elle est vraie. J’ai l’idée que le garçon est honnête ; ses parents le sont tout à fait. Or donc, Georges Rowley, tu peux commencer tout de suite à gagner cette demi-guinée en disant à M. Powl que ton maître ne partira pas d’ici avant demain soir au plus tôt. Dis-lui qu’il y a cent choses qu’il doit encore faire ici, et cent autres qu’il sera forcé de faire ensuite dans mon étude, à Londres. Va lui dire tout cela, et reviens quand tu sauras du nouveau ! »

Rowley parti, le notaire prit une grosse pincée de tabac et me regarda d’un air moins sévère.

« Monsieur, me dit-il, c’est chose très heureuse pour vous que votre visage soit une si forte lettre de recommandation. Me voici, moi, un vieil homme de loi endurci, me passionnant pour les vilaines affaires où vous vous êtes fourré ; et voici ce fils de paysan qui, ayant reçu de l’argent pour vous trahir, a tout de suite la loyauté de venir vous en informer : tout cela, en vérité, simplement par la grâce de votre bonne mine ! Puissiez-vous, à l’occasion, séduire de la même façon un jury criminel

— Et ensuite le bourreau chargé de me pendre ? ajoutai-je en riant.

Absit omen ! » fit sentencieusement le notaire.

Nous en étions là de notre entretien, lorsque j’entendis un bruit qui me fit tressaillir : le bruit d’une main essayant doucement d’ouvrir la porte de ma chambre. Ce bruit n’avait été précédé d’aucun bruit de pas que nous eussions entendu. Depuis le départ de Rowley, l’aile où nous nous trouvions était absolument silencieuse. Nous avions eu tout droit de nous supposer seuls ; et nous avions maintenant tout droit de conclure que le nouveau venu, quel qu’il fût, venait pour une démarche clandestine, sinon hostile.

— Qui est là ? demanda Romaine.

— Ce n’est que moi ! répondit la voix mielleuse de Dawson. M. le vicomte vient d’arriver. Il désire vous parler au plus vite.

— Dites-lui que je serai à lui tout à l’heure, Dawson répondit le notaire. Je ne suis pas libre en ce moment.

— Merci, monsieur ! » dit Dawson.

Et nous l’entendîmes s’éloigner lentement dans le corridor.

« Oui ! dit Romaine, tout bas, l’oreille tendue, je ne me trompe point, il y avait un autre pas !

— Je le crois aussi ! répondis-je. Et, de plus, j’ai l’idée que cet autre pas est revenu vers notre porte. Dans l’escalier, je n’en ai plus entendu qu’un seul.

— Hem ! bloqués ? demanda le notaire.

— Un siège en règle ! m’écriai-je.

— Éloignons-nous davantage de la porte, dit Romaine, et examinons notre fâcheuse position ! Sans l’ombre d’un doute, votre cousin était là, tout à l’heure. Il espérait entrer et vous apercevoir, comme par accident. Déçu dans ce projet, est-ce lui-même qui est resté, ou bien a-t-il planté Dawson en manière de sentinelle ?

— C’est lui qui est resté, certainement ! répondis-je. Mais que veut-il ? Il n’a pas l’intention de passer la nuit ici ?

— Si seulement nous pouvions ne pas y prendre garde ! dit M. Romaine. Mais voilà : vous êtes dans une maudite situation où nous ne pouvons rien faire ouvertement. Il faut que je vous fasse sortir en contrebande de cette chambre et de cette maison, comme si vous étiez un ballot confiscable en douane. Et comment puis-je le faire, avec une sentinelle plantée à votre porte ?

— Du moins ne gagnerons-nous rien à nous agiter ! remarquai-je.

— Rien du tout, vous avez raison ! » répondit-il.

Et l’excellent homme employa quelques secondes à un effort des plus comiques pour reprendre son calme.

« Au fait, dit-il enfin, j’étais précisément en train de vous dire que votre visage était pour vous la meilleure des lettres de recommandation. Qui sait si sa vue ne produirait pas son effet jusque sur votre cousin lui-même ? Qui sait ce que le vicomte penserait de vous, en vous apercevant ? »

M. Romaine était assis dans un fauteuil, près du feu, tournant le dos aux fenêtres, et j’étais moi-même à genoux, sur le tapis, achevant de ramasser les banknotes éparses, lorsque, tout à coup, une voix d’une douceur délicieuse vint s’entremettre dans notre conversation.

« Il en pense déjà tout le bien possible, monsieur Romaine ! Et il demande la permission de se joindre à ce cercle d’admirateurs dont vos paroles lui font deviner l’existence ! »