Traduction par H. Ternaux-Compans.
Arthus Bertrand (p. 47-48).

CHAPITRE VI.


Nous arrivons à Apalache.


Quand nous fûmes en vue d’Apalache, le gouverneur m’ordonna de prendre neuf cavaliers, cinquante fantassins, et de pénétrer dans le village : le contrôleur devait m’accompagner. En y entrant, nous ne trouvâmes que des femmes et des enfants ; mais peu de temps après, tandis que nous le parcourions, les hommes arrivèrent, commencèrent le combat en lançant des flèches, tuèrent le cheval du contrôleur, puis ils prirent la fuite et nous laissèrent. Nous trouvâmes une grande quantité de maïs prêt à être cueilli et beaucoup de sec en réserve, un grand nombre de peaux de cerfs, quelques petites couvertures de fil très-mauvaises, et qui servent de vêtements aux femmes. Ils avaient un grand nombre d’ustensiles pour moudre le maïs. Ce village contenait quarante petites maisons basses, construites dans des lieux à l’abri des ouragans auxquels le pays est exposé. Elles sont en paille, et environnées d’une forêt de grands arbres très-serrés et de lacs nombreux où il y a tant d’arbres énormes, déracinés, qu’ils en sont encombrés, et l’on ne peut y voyager sans beaucoup de difficulté, et sans courir un extrême danger.