Quelques poèmes français de Louisa Paulin/Préface

Quelques poèmes français de Louisa Paulin (p. 5-10).
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Louisa Paulin est morte peu connue. Le seul recueil — à peu près complet — de ses poèmes est posthume [1].

Par la moitié d’entre eux, écrite en langue d’Oc et d’inspiration occitane, elle s’est volontairement donné une audience limitée.

On ne connaît d’elle qu’une cinquantaine de poèmes en français, tous voués au matin et au printemps, à l’insatisfaction et à la mort, à la joie de vivre et à la musique.

Il n’est pas indifférent de savoir que son destin fut terrible. Lentement paralysée, Louisa Paulin quitta le monde. Devenue aveugle, elle l’eût perdu tout à fait sans la musique et l’amitié.

Elle pensait, la nuit, des poèmes qu’elle dictait le lendemain.

Ces pages sont nées ainsi au bord de la souffrance et de la mort. Mais leur résonance est celle de la vie. Le poète était immobile, ses vers ne sont que mouvement.


LOUISA PAULIN
d’après une photographie exécutée vers 1925

Chante, jet d’eau têtu, voix prisonnière,
poète jamais las d’un rêve de lumière
qui caresses la nuit d’étincelants désirs.

L. P.

  1. Rythmes et Cadences, publié aux « Éditions du Languedoc » (14, rue Timbal, Albi), par les soins de M. L.-Charles Bellet.