Poésies de Th. Gautier qui ne figureront pas dans ses œuvres/Singularités/Sonnet VII

SONNET VII


Liberté de juillet ! femme au buste divin,
Et dont le corps finit en queue,
GÉRARD.
E la lor cieca vita è tanto bassa
Ch’ invidiosi son d’ogn’ altra sorte.
Infemo, canto III.


Avec ce siècle infâme il est temps que l’on rompe ;
Car à son front damné le doigt fatal a mis
Comme aux portes d’enfer : Plus d’espérance ! – Amis,
Ennemis, peuples, rois, tout nous joue et nous trompe.


Un budget éléphant boit notre or par sa trompe.
Dans leurs trônes d’hier encor mal affermis,
De leurs aînés déchus ils gardent tout, – hormis
La main prompte à s’ouvrir et la royale pompe.


Cependant en juillet, sous le ciel indigo,
Sur les pavés mouvants ils ont fait des promesses
Autant que Charles dix avait ouï de messes ! –

Seule, la poésie incarnée en Hugo
Ne nous a pas déçus, et de palmes divines,
Vers l’avenir tournée, ombrage nos ruines.


Sonnet bousingot, extrait d’Albertus, p. 259, cité par M. Charles Asselineau dans sa Bibliographie romantique ; Paris, Rouquette, 1872, in-8o. Le Gérard qui a fourni la première épigraphe n’est autre que Gérard Labrunie, dit de Nerval.

La préface de Mademoiselle de Maupin, 1836, où dès la première phrase le maréchal Bugeaud est rapproché de Deutz, paraît avoir été la dernière manitestation politico-romantique de Gautier. En 1838, rallié au roi qu’il avait qualifié de « pyriforme », il lui adressait une ode sur la naissance du comte de Paris, laquelle ne fut pas imprimée. On avait alors la pudeur de ne pas faire paraître ces choses-là au Journal officiel.