Poésies de Benserade/L’Amour
L’Amour.
STANCES.
La Mère des amours,
Tenant ses grands jours
Dans son siége d’yvoire,
Prononce à sa gloire :
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.
Que nos cœurs soient contens,
À ce gay printemps ;
Et que le plus sévère
Me suive et révère :
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.
Chaque chose icy-bas
Ressent mes appas ;
Et si la Terre elle-même
Rit au Ciel qu’elle aime,
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.
Le Ciel, pour la voir mieux,
Ouvre tous ses yeux ;
Et, la trouvant si belle.
Brûle aussi pour elle.
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.
À cet exemple heureux,
Doit être amoureux
Tout ce qu’en soy resserre
Le Ciel et la Terre,
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.
Attention : la clé de tri par défaut « Amour » écrase la précédente clé « amour ».