Poésies (1820)/Romances/Jone et Sophie

PoésiesFrançois Louis (p. 161-162).
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JONE ET SOPHIE.


L’amour lui-même avait formé Sophie ;
Elle vit Jone, et son cœur se troubla ;
Le cœur de Jone en la voyant trembla ;
Il n’est plus seul… et l’Amour lui confie
Sophie.

Sans lui parler, il apprend à Sophie
Son doux empire et son naissant espoir ;
Bornant sa joie au plaisir de la voir,
Dans le silence, il aime, il déifie
Sophie.

Une rivale est donnée à Sophie,
Non sa rivale en tendresse, en douceur ;
On lui ravit le cœur fait pour son cœur :
L’Amour se voile, et l’amant sacrifie
Sophie.


L’Orgueil en pleurs vient parler à Sophie.
Le plus timide est-il le moins jaloux ?
Amour ! Amour ! tout s’arme contre vous !
Mais qui vous plaint et qui vous justifie ?
Sophie.