Poésies (1820)/Romances/Dors, ma Mère
< Poésies (1820) | Romances
DORS, MA MÈRE.
Ô ma vie !
Sans envie
J’ai vu le palais du Roi.
Ma chaumière
M’est plus chère
Quand j’y suis seule avec toi.
Au village
Le jeune âge
N’est heureux que par l’Amour :
Fuis la ville ;
Trop facile,
Tu m’oublirais à la cour.
Reviens vite !
Tout m’agite.
Eh quoi ! je suis seule encor ?
Viens, mon âme,
De ma flamme
Partager le doux transport !
L’heure sonne,
Je frissonne…
Voici l’instant du retour !
Moins sévère,
Dors, ma mère !
Et laisse veiller l’Amour !