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IV


Quand mon esprit fringant, et pourtant aux abois,
A tout le jour souffert de sa force prodigue,
L’heure lasse du soir vient m’imposer son poids ;
              Merci pour la fatigue !

Peut-être que la peur, l’orgueil, l’ambition
Peuvent, par leur angoisse aride et hors d’haleine,
Recouvrir un instant ma triste passion ;
              Merci pour l’autre peine !

Rétrécissant sur toi le confus infini,
Je ne situais plus que ton cœur dans l’espace ;
Le sombre oubli des nuits te rend ta juste place ;
              Le sommeil soit béni !


Parfois, abandonnée à ma hantise unique,
J’ignore que le corps a ses humbles malheurs,
Mais la souffrance alors m’aborde, ample et tragique ;
              Merci pour la douleur !

N’octroyant plus au temps ses bornes reposantes,
Tant le désir rêveur m’offre ses océans,
Tu me désapprenais la mort ; elle est présente ;
              Merci pour le néant…