Geste (1895)
PleureusesErnest Flammarion (p. 61-62).
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GESTE


Quand la nuit tombe des cieux,
J’entre en la chambre infinie,
Tournant vers votre harmonie
Le rayon pur de mes yeux.

Le pauvre mur, qui vous aime,
Vous caresse d’un décor ;
Vous avez des cheveux d’or
Nuancés, plus beaux qu’eux-mêmes.


Votre sourire qu’on voit,
Luit seul dans la nuit du monde.
De la fenêtre profonde
L’azur vous montre du doigt.

Vous scintillez, lèvres closes,
En deuil, en sourire, en fleur,
Pleine d’un rayon trembleur,
Comme l’étoile des choses.

Sur l’ombre où je suis noyé,
Ce soir vous souriez toute.
Et les yeux au loin, j’écoute,
Comme après qu’on a prié…