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Pauvres fleursDumont éditeur Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 49-52).



MA FILLE.


C’est beau la vie
Belle par toi,
De toi suivie
Toi devant moi !
C’est beau, ma fille,
Ce coin d’azur,
Qui rit et brille,
Sous ton front pur !


C’est beau ton âge,
D’ange et d’enfant,
Voile, ou nuage
Qui te défend
Des folles âmes,
Qui font souffrir ;
Des tristes flammes,
Qui font mourir.

Dieu fit tes charmes ;
Dieu veut ton cœur ;
Tes jours sans larmes,
Tes nuits sans peur :
Mon jeune lierre,
Monte après moi !
Dans ta prière,
Enferme-toi ;

C’est beau, petite,
L’humble chemin,
Où je ne quitte
Jamais ta main :

Car dans l’espace,
Aux prosternés
Une voix passe,
Qui dit : « venez ! »

Tout mal sommeille
Pour ta candeur ;
Tu n’as d’oreille,
Que dans ton cœur :
Quel temps ? quelle heure ?
Tu n’en sais rien :
Mais que je pleure ;
Tu l’entends bien !