Par destinée en mon ame demeure

Par destinée en mon ame demeure
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier1 (p. 20-21).

XVII

Par destinée en mon ame demeure
L’œil, et la main, et le poil délié,
Qui m’ont si fort brûlé, serré, lié,
Qu’ars, prins, lassé, par eux faut que je meure.
Le feu, la senv, et le reth à toute heure,
Ardant, pressant, noudant mon amitié,

En m’immolant aux piedz de ma moitié,
Font par la mort, ma vie estre meilleure.
Oeil, main, et poil, qui bruslez et gennez,
Et enlassez mon cœur que vous tenez
Au labyrint de vostre crespe voye,
Que ne puis-je estre Ovide bien disant :
Oeil tu serois un bel Astre luysant,
Main un beau lis, poil un beau reth de soye.