Par la harpe et par le cor de guerre/Berceuse

Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir Berceuse.




XXVIII


BERCEUSE


— Binv ! banv ! cloches, — Au-dessus des campagnes, — Au-dessus des grèves, — Portez au monde entier la nouvelle… — Enfant de sa petite mère ! — Maintenant baptisé, — Sois un jour Lemenik !

Dors dans ta couche : — Je te berce, — Ô mon enfant ! — Semblable encore à un ange blanc. — Mais dès aujourd’hui, — Ô Dieu ! mets en lui — La force d’Arthur et de Morvan.

— Chétif enfant, — Avec le temps — Force et grandeur — Tu auras pour être le Sauveur, — Le Sauveur de notre Bretagne adorée, — Celui-là qui nous fut annoncé — Jadis par les Bardes.

De la Bretagne, — Pays de ton berceau, — Jusqu’à la mort, — Le nom sera sur la lèvre. — Par le Français maudit, — Alors même que tu serais martyrisé, — Tu crieras encore : Bretagne à jamais !

À toi je chanterai — Les Morts, — Aux noms illustres : — Ce n’est pas uniquement de lait que tu seras nourri. — Sois le plus grand des Bretons, — L’épouvante de l’Étranger, — Grandis pour la lutte.