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Rarement j’ai senti autant qu’en ces jours-ci à Rio de Janeiro combien de beauté a été répandue sur la terre pour ceux qui veulent en jouir. De nouveau j’ai dû reconnaître que ce ne sont pas les langues, les montagnes et les mers qui séparent les hommes, mais bien leurs préjugés et leur méfiance. Mais qui arrive le cœur ouvert pour reconnaître joyeusement le bien qu’il trouve, à celui-là aucun pays étranger ne reste fermé, et partout les quelques hommes de bonne volonté peuvent réaliser le miracle que l’humanité n’a pas encore réussi à accomplir en deux mille ans — qui consiste à s’entendre avec confiance et amour.