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Les premiers mots que j’aurai l’honneur de vous adresser seront un appel à votre indulgence.

J’aimerais bien vous parler en votre langue dont la beauté m’a pour admirateur depuis des années, mais, hélas, je ne la manie pas et la langue française elle-même, que j’ai choisie pour m’entretenir avec vous, n’est pas non plus ma langue maternelle ; je suis donc obligé de compter sur la gentillesse brésilienne bien connue : si la parole ne me vient pas avec la même facilité que lorsque je me sers de l’idiome de ma nourrice, si je dois renoncer à exprimer ma pensée avec l’éclat et la précision plastique dont je voudrais la