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LE BOUTE-CHARGE

marteau sur le bronze qui tinte longuement. C’est la demie.

Aussitôt, la sonnerie du trompette se déroule gaie, claire, argentine, vivante, un peu voilée pourtant, comme barbouillée de sommeil.

La grille s’ouvre à deux battants. Le sous-officier de garde crie : « Trompette, sonnez la botte !… » ce qui est une pure formalité ; car la botte de foin est déjà donnée aux chevaux depuis un bon quart d’heure. L’adjudant commence sa ronde. Des officiers arrivent. Dans les chambres, les sous-officiers passent en achevant de se boutonner, font découvrir les lits, ouvrent brusquement les fenêtres, secouent les plus endormis. — Comment, encore au lit ?… Allons, debout, debout !…

Les cavaliers s’habillent à la hâte, préparent leurs selles pour la manœuvre, brossent leurs effets. Dès ce moment, le quartier vit, remue, parle haut, rit, chante, travaille, vibre et bourdonne.

Et la grande élaboration interrompue hier reprend aujourd’hui avec le même entrain,