Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
clix
PRÉLIMINAIRE.

pendant trois jours les Narangols ; & s’il n’en paroît pas, il se retire. Ceux de ce Peuple qui ſe ſont faits Amoques, au nombre de ſix ou douze, plus ou moins, ſe préſentent devant ce Prince ; après l’avoir accablé d’injures, ils ſe jettent ſur les troupes qui l’environnent, & ſont pour l’ordinaire mis en piéces[1]. On en a vû percer aſſez près du Samorin. M. Florent s’etoit trouvé deux ſois à ce ſpectacle, qui etoit paſſé en cérémonie publique, & en ignoroit l’origine. Selon le P. Claude, cette ſcène étoit une ſorte de ſatisfaction à laquelle les Samorins s’etoient obliges, pour réparer l’injure qu’un de leurs prédéceſſeurs avoit faite aux Narangols, en faiſant empaler un de leurs Chefs.

Dans les montagnes qui ſéparent les deux Côtes, à la hauteur de Veraple, on trouve un Peuple particulier, qui n’eſt ni Malabare ni Pandi (c’eſt-à-dire Tamoul de la Côte de Coromandel). Cette Nation, au rapport de M. Florent, n’a ni Prêtres, ni Livres, ni Écriture ; elle entend le Malabare ; mais les Malabares n’entendent pas ſon langage. Elle ſuit la Loi Naturelle, à des Chefs en qui elle reconnoît le droit de punir. Les femmes y portent de longues pagnes, & une eſpece de mouchoir en écharpe ſur la gorge (ceci leur eſt commun avec les Malabares de l’autre Côte). Celles qui ſont mariées ont un anneau au nez. M. Florent avoit vû quelques uns de ces montagnards, & me promit de s’informer plus particuliérement de l’état de cette Nation. Il étoit à portée de le faire par la poſition de Veraple. À ſix lieues de cette Aldée eſt l’Égliſe de Maleatour au pié des montagnes, éloignée de trois lieues d’une autre petite montagne ſur laquelle eſt une Croix, & d’où l’on découvre tout le plat Pays. Veraple même eſt à cinq lieues Oueſt des grandes montagnes. En Été, la route qui y conduit n’eſt coupée par aucune riviere : mais en Hiver Veraple eſt dans une eſpece d’Îſle. Pour aller de-là à Pondichery il ſaut prendre dans le Nord-Eſt ou deſcendre chez le Travancour.

Selon M. Florent, le mot calamine eſt formé de cal, pierre, (peut-être Kelaa, Fortereſſe ) & de min aigu, & déſigne une pierre peu éloignée de S. Thomé, où l’on prétend que S. Tho-

  1. Hamilton dans ſa Relat. de l’Inde, T. I. chap. 25. p. 307.) donne à cette cérémonie un objet dont je n’ai point entendu parler dans le Pays.