Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/125

Cette page n’a pas encore été corrigée
lxxix
PRÉLIMINAIRE.


parti, je mis la main à mon piſtolet d’arçon, prêt à frapper le premier qui oſeroit me toucher, les yeux fermés ſur les ſuites.

Le jeune Betha, avec une gravité au-deſſus de ſon âge, fit venir l’Alkara, & lui demanda qui j’étois & où j’allois. Celui-ci voulut faire lUrateur, ec crut le donner de l’importance, en relevant Rajah Ram, Ton maitre ; le jeune Marate, fans s’emouvoir, lui fit diitribucr douze coups de fouet furies epaules, en luidifant : apprends que je n’ainul rapport a ton Rajah de BalafTor. Cette fcene avoir de quoi m’efrrayer : mais j’etois difpofe à tout, & : payai de fermeté.

Le Betha ſçachant que je parlois Perſan, fit venir un Marchand de l’Aldée qui ſçavoit cette Langue, & me ſervit d’Inrerprête. Aux premiers mots, je crus voir dans les yeux de cet homme, qu’il prenoit part a ma fituation, & deliroit que l’affaire s’accommodat. C’etoit en eiTec de cette feule maniere qu’il pouvoit efpérer quelque recompenfe. On me demanda d’abord pourquoi j’avois frappe 1c Cotoüal. Je repondis que celui que j’avois frappé, n’avoic nullement l’air d’un Cotoüal ; que les François, Peuple guerrier, comme les Marates, repoufloient la violence par la force ; que d’ailleurs j’avois moins frappé le Cotoüal, que detourne fa main qui faifiilbit la bride de mon cheval. Cette reponfe fut prife pour ce qu’elle valoit. Je m’appercus pourtant que les Gardes n’etoient pas faches que M. le Cotoiial cut une fois reçu quelques mortifications.

On me dit, en fecond lieu, que depuis quatre ou cinq Tchokis, je n’avois paye aucuns droits ; qu’un grand nombre de Bengalis que je menois avec moi, s’en etoient de aneme exemptes ; & : qu’ainfi, independamment de la reparation due au Cotoiial, il falloit payer fix cents roupies. Quand je vis que l’afraire commencoit a fe civilifer, je crus qu’il falloit doubler de fierte. Je repondis que n’etant pas Pelerin de Jagrenat, je n’avois aucun droit a payer ; &. que les perfonnes qui m’accompagnoicnt, etant fpecifiees dans le Paravana du Nabab de Katck, Sc dans la Lettre du Fauzdar de Barbati, devoient jouir de la même exemption. Le Fakir & la Fakireffe avoient eu la prudence de difpuroitre, &. le jeune Jogui nous avoir quitté à la rencontre de l’armee des Pelerins de Jagrenat.