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servant ainsi l’avantage de donner uniquement les résultats de mes voyages.

En même temps je me propose, afin de procurer au lecteur la satisfaction que l’on peut trouver dans un journal, de donner sous cette forme les observations que j’ai faites sur l’aspect des pays parcourus et sur les mœurs, les coutumes, les amusements, les villes, les routes, les maisons de plaisance, etc., etc., qui peuvent, sans inconvénient, y trouver place. J’espère le contenter ainsi sur tous les points dont nous devons, en toute sincérité, lui donner connaissance pour les raisons que j’ai indiquées plus haut.

C’est, d’après cette idée que j’ai revu mes notes et composé le travail que j’offre maintenant au public.

Mais voyager sur le papier a aussi bien ses difficultés que gravir les rochers et traverser les fleuves. Quand j’eus tracé mon plan et commencé à travailler en conséquence, je rejetai sans merci une multitude de petites circonstances personnelles et de conversations jetées sur le papier pour l’amusement de ma famille et de mes amis intimes. Cela m’attira les remontrances d’une personne pour le jugement de laquelle je professe une grande déférence. À son avis, j’aurais absolument gâté mon journal par le retranchement des passages mêmes qui avaient le plus de chance de plaire à la grande masse des lecteurs. En un mot, je devais