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Le sultan de Maïssour était tout juste aussi intéressant qu’Abd-el-Kader ; dans un cas comme dans l’autre c’était l’ennemi d’un ennemi que l’on encourageait. Il y avait de plus pour notre héros d’alors que le nom de son royaume écrit à l’anglaise, Mysore, offrait à nos versificateurs une rime d’une sonorité incomparable. « S’il nous chassait des Indes orientales, tandis que les nègres en feraient autant des Indes occidentales, nous n’aurions pas de plus vrais amis, car les capitaux de la nation trouveraient enfin l’emploi qu’ils devraient avoir trouvé depuis longtemps. » Le souhait de Young n’a été exaucé qu’en partie ; les Mogols, les Mahrattes, les Radjepoutes, les Sikhs ont été forcés de renoncer à leurs querelles sans fin, l’Indoustan sillonné de canaux et de chemins de fer a versé sur les marchés du monde une somme énorme de produits, le sol anglais n’en a pas moins offert des merveilles de culture. Les Européens ont été chassés de Saint-Domingue, ni la France, ni l’Espagne n’en ont produit une gerbe de plus, et la plus belle des Antilles après Cuba retombe peu à peu dans la barbarie. L’esclavage a porté ses fruits : on avait exterminé la race indigène, celle que l’on a implantée à sa place a retrouvé sous ce soleil toute sa vigueur sauvage, la civilisation véritable ne pouvait triompher qu’à la longue de tant d’obstacles réunis, le temps ne lui en a pas été accordé ; c’est un désastre général. N’aurait-il pas mieux valu, même au prix de sanglantes représailles qui n’auraient point égalé les massacres des Dessalines et des Soulouque, que les armes de la France réussissent en fin de compte, puisque l’émancipation devait


    Comme les mémoires adressés au congrès de Vienne pour l’extinction de la piraterie, elle rappelle les horreurs commises principalement sur les côtes d’Italie, ou l’on appréciait moins alors les mérites de la race arabe. Elle exhorte surtout les puissances lignées en faveur de la Grèce : la France seule a répondu.