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À la vérité Sadowa et Sedan ont effacé Waterloo, les races germaniques ont pris le pas, pour un temps ; puis la guerre d’Orient leur a substitué les races slaves, et déjà nous voyons poindre un souci respectueux des races jaunes. Seulement la succession plus rapide dénote une valeur moins grande dans l’opinion publique. Enfin l’histoire naturelle s’est débarrassée d’une liaison compromettante et un Anglais, dégageant la vérité de tant de voiles, a érigé la lutte pour la vie en principe dominateur.

Malheureusement ces idées spéculatives trouvent pour les appliquer des logiciens empressés à recouvrir d’un semblant de raison leur activité égoïste et brutale. Lors même que les mauvais sentiments ne s’en mêlent pas, c’est une terrible chose que la logique absolue appliquée à notre pauvre humanité qui la comporte si peu. Nos voisins s’en sont aperçus plus d’une fois ; ils l’auraient ressenti bien davantage si à leur amour de tout pousser à outrance ils ne joignaient la faculté de passer 5 l’extrême opposé sans transition, sans ménagement, sans fausse honte. La théorie des races venant appuyer certaines idées économiques les a conduits à des conséquences terribles contre lesquelles ils s’efforcent de réagir, trop tard déjà pour une partie d’entre elles, nous croyons pouvoir le prouver.

Young s’en tenait à l’amour des grands domaines, il n’y mêlait pas un grain de haute philosophie. La petite propriété avait tous ses sarcasmes. Il ne trouvait pas assez de pitié méprisante pour ces malheureux qui s’acharnaient à cultiver leur goulée de benasse. Le métayage ne lui convient pas davantage. Cela est mesquin, l’homme s’y épuise pour des résultats misérables. La première impression amène toujours ce sentiment lorsqu’au sortir de ces belles fermes pourvues de tout ce que la mécanique a produit pour rér duire le travail, de tout ce que l’élégance peut ajouter à la propreté pour le bien-être des habitants de toute sorte, on