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qu il devait sans cesse rentrer et tourner dans le même cercle.

Rien ne ma paru porter une atteinte plus mortelle à l'intérêt qui a besoin d'être entretenu dans un ouvrage aussi sérieux, et qui par lui-même fatigue le lecteur, en le forçant continuellement à penser. Ce défaut ôtait à chaque nuit le charme de la variété, dont la première source est dans la nouveauté des objets. C'est du moins l'impression que j'ai ressentie à la lecture de mon premier essai où j'avais exactement suivi l'ordre de l'original. Malgré le penchant qui porte un traducteur à tout admirer dans l'auteur qu'il a une fois adopté, malgré les élans fréquens et les idées sublimes qui réveillent l'admiration à chaque page des Nuits, le sentiment déplaisant que causait la vue de ce désordre et de cette éternelle uniformité, ne s'effaçait point de mon âme. J'ai donc regardé cette première traduction comme un architecte ferait l'amas des matériaux d'un édifice, taillés et tout