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rieux de cet auteur, qu'il fallait donc qu'il fût un homme insociable, un misantrope à fuir. Il aimait les hommes; il ne haïssait que leurs vices; et sa mélancolie, pour être si profonde, ne laissait pas d'être douce. Il ne parlait pas toujours de tombeaux et de mort : il aimait les jeux et les amusemens innocens.

Il faut maintenant que je prévienne le lecteur sur les libertés que j'ai prises dans cette traduction des Nuits. Ce sont les défauts que j'ai cru remarquer dans l'ouvrage qui m'y ont autorisé.
Le plus général, celui qui m'a paru le plus propre à inspirer le dégoût, c'est une abondance stérile, une reproduction des mêmes pensées sous mille formes presque semblables, un retour perpétuel de l'auteur aux idées qu'il a déjà épuisées. Les Anglais en ont porté le même jugement. J'ai élagué toutes les superfluités, et tout ce qui m'a paru bizarre, trivial, mauvais, répété et déjà présenté sous des images beaucoup plus belles. Mon inten-