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tenter de ces connaissances. L'instinct de son génie naissant l'avait porté de bonne heure à la poésie. Dès sa jeunesse, il sentit cette passion pour la gloire qui présage ordinairement les grands talens, et qu'étouffe souvent l'amour des richesses. Young courtisa long-temps la fortune et la gloire; il n'obtint que la dernière, que les hommes ne sont pas libres de refuser au génie.

Il débuta par sa tragédie de Busiris, en 1719, qui fut suivie deux ans après de la Vengeance. Ces deux pièces, et surtout son poëme sur le jugement dernier, avec le Triomphe de la Religion, ou l'Amour vaincu, annoncèrent aux Anglais qu'un grand écrivain de plus venait prendre son rang parmi ceux qui fixaient alors leur admiration. Les grands le recherchèrent. Il s'en trouva un qui voulut sérieusement lui être utile : le duc de Warthon se déclara publiquement son Mécène, et fut encore son bienfaiteur.
Quand on s'écarte de son goût, le pre-