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projette, au soleil, l’aiguille d’un gnomon. Mais ici les mots 慧日淪影 Hoeï-ji-lun-ing (intelligence — soleil — noyer — ombre) signifient « le Bouddha est entré dans le Nirvâṇa ».

(10) C’est-à-dire, la doctrine bouddhique pénétra en Chine. L’auteur ne tient pas grand compte de l’exactitude historique, car il ne pouvait ignorer qu’il s’était écoulé plus de six cents ans depuis la mort du Bouddha jusqu’à l’introduction de sa doctrine en Chine.

Suivant le Manuel des Çramaṇas, fol. 29, le bouddhisme s’appelle 像敎 Siang-jiao (la doctrine des images ou des statues), parce qu’après le Nirvâṇa du Bouddha, on éleva des statues d’or du Bouddha pour instruire la multitude des hommes : 設金像以敎衆生.

(11) Suivant Morrison, 大章 ta-tchang signifie : « The great rules laid down by ancestors », et 皇章 hoang-tchang « imperial laws and regulations ». Cette phrase et la précédente forment un de ces parallélismes qui plaisent aux Chinois, et où l’auteur répète à peu près les mêmes idées en termes différents.

L’expression 大章 ta-tchang se rencontre une fois dans l’histoire, pour un nom propre d’homme. On lit dans le Ou-youeï-tch’un-thsieou : « L’empereur Yu ordonna à Ta-tchang d’aller de l’est à l’ouest, et à Jou-haï, de traverser la Chine du midi au nord (Peï-wen-yun-fou, liv. XXII, A, fol. 126) ». Mais l’espèce de parallélisme dont j’ai parlé plus haut, détermine trop bien l’acception de magnæ leges, pour qu’on puisse voir, dans l’expression ta-tchang, le personnage en question. Ajoutons que Ta-tchang, qui vivait en l’an 2205 avant Jésus-Christ, ne saurait figurer ici sous l’empereur Thaï-tsong, dans une période de temps qui embrasse les années 627-648.

(12) C’est-à-dire : dans les contrées les plus éloignées à l’occident de la Chine et surtout dans l’Inde. L’empereur mentionné ici est Thaï-tsong, de la dynastie des Thang, dont le règne a duré de 627 à 649 de J. C.

(13) En sanscrit Tripiṭaka ; ils contiennent les soûtras (les livres