Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/227

Cette page n’a pas encore été corrigée
139
MÉMOIRES DE HIOUEN-THSANG, L. III.

l’eau sans pouvoir en trouver. Le roi des paons frappa le rocher avec son bec, et il en jaillit une source qui coula avec abondance, et forme aujourd’hui un étang. Tous les malades qui boivent de celle eau, ou qui s’y baignent, sont promptement guéris. Sur la pierre, on voit encore les traces des pieds des paons.

Au sud-ouest de la ville de Moung-kie-li (Moungali), il fit de soixante à soixante et dix li. À l’orient d’un grand fleuve (le Çoubhavastou), il y a un Stoûpa, haut d’environ soixante pieds, qui fut fondé par le roi Chang-kiun (Outtarasêna). Jadis, Jou-laï (le Tathâgata), étant sur le point d’entrer dans le Nirvâna, appela la grande multitude, et dit : « Après mon Nirvâna, Changhiun (Outtarasêna), roi de Ou-tchang-na (Oudyâna), devra obtenir une part de mes reliques (Çarîras). » Quand les rois furent sur le point de les partager d’une manière égale, le roi Chang-kiun (Outtarasêna) arriva après les autres, el aussitôt l’on attribua ce retard à un sentiment de mépris et de dédain.

Dans ce temps-là, les Dieux publièrent de nouveau les dernières paroles de Jou-laï (du Tathâgata). Alors ce roi obtint une part égale des reliques, Il les prit et s’en retourna dans son royaume, où il éleva un Stoûpa pour les honorer.

À côté, sur le rivage d’un grand fleuve, il y a une énorme pierre qui a la forme d’un éléphant. Jadis, le roi Chang-kiun (Outtarasèna ), s’en retournant dans ses États, fit transporter, sur un éléphant blanc, les Che-li (Çarîras — reliques du Bouddha). Quand il fut arrivé en