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toute à lire le journal d’Édimbourg. Kate eut un moment l’envie d’aller l’embrasser, de lui raconter son misérable rêve, si tôt détruit ; mais il lui parut que ce serait s’humilier, et faire trouver ridicule ce qui pour elle était triste, triste mortellement. Et toujours elle s’en voulait de s’être imaginé de si sottes chimères. Elle était laide, elle le savait, tout le monde le savait ! Elle était de celles que personne ne demande en mariage, qui mourront sans avoir été aimées !

Elle voulut écrire la lettre dont elle avait parlé, la lettre qu’elle écrivait tous les mardis à Jane Barkhead, son amie de pension. Elle s’assit devant le petit