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UN MIRACLE




II

— Suite —

Oui, elle trouverait du génie pour raconter au monde le roman de sa vie. Avec quelle netteté, d’ailleurs, elle la revoyait toute entière, depuis le jour où on l’avait mise en pension à Stirling, en compagnie de sa sœur ! Comme tout, alors, était plein de bonté, de complaisance pour elle ! Elle avait une petite robe noire et un chapeau de paille noire, et elle aimait tant à se regarder dans la glace, sa petite figure maligne sortant gentiment de sa collerette de dentelles.

Dans la promenade quotidienne aux ruines du vieux château, elle causait avec Jeanne Barkhead de leur avenir à toutes deux, des beaux mariages qui les