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Ce livre n’est, en vérité, qu’un recueil d’articles publiés en divers endroits, et que je me suis borné à transcrire tels, ou à peu près, qu’ils avaient paru dans leur temps. Quelques-uns datent des années lointaines où, dans les cafés du Quartier Latin, je perdais ma jeunesse à vouloir résoudre les insolubles problèmes de l’art et de la vie. D’autres sont plus récents : on ne s’étonnera pas s’ils portent la trace de sentiments et de goûts nouveaux.

Mais pour différents qu’ils puissent sembler d’esprit et de style, ces articles ont entre eux ce trait commun qu’ils sont tous des hommages aux maîtres dont j’ai le plus vivement subi l’influence. Et l’influence de ces maîtres n’a pas agi sur moi seul. À des degrés divers, tous les hommes de ma génération l’ont subie comme moi, je veux dire tous ceux d’entre elle qui aimaient les lettres, et qui d’instinct recherchaient autour d’eux les formes de beauté les mieux appropriées aux besoins secrets de leurs âmes. C’est à ceux-là que je dédie mon livre, à mes anciens collaborateurs de la Revue Wagnérienne et de la Revue Indépendante, aux