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— Vraiment, dis-je, me demandant ce que cela voulait dire.

— Voici toute l’histoire, dit le vieux Hammond, elle est bien simple, et à présent, l’espère, heureuse : ils ont vécu ensemble deux années la première fois ; ils étaient tous deux très jeunes ; et alors elle se mit dans la tête qu’elle était amoureuse de quelqu’un d’autre. Elle quitta donc le pauvre Dick ; je dis le pauvre Dick, parce qu’il n’avait trouvé personne autre. Mais ça n’a pas duré longtemps, un an seulement, à peu près. Puis elle est venue me trouver, car elle avait l’habitude de confier ses chagrins au vieux, et elle m’a demandé comment allait Dick, et s’il était heureux, et tout le reste. Je vis donc ce qui se passait, et dis qu’il était très malheureux, et pas bien du tout ; ce qui était un mensonge, au moins le dernier point. Alors, vous pouvez deviner la suite. Clara est venue pour avoir une longue conversation avec moi aujourd’hui, mais Dick fera bien mieux son affaire. Même, si le hasard ne l’avait pas amené chez moi aujourd’hui, j’aurais eu à l’envoyer chercher demain.

— Bah ! Est-ce qu’ils ont des enfants ?

— Oui, deux ; ils sont en ce moment chez une de mes filles, avec qui Clara, elle aussi, a longtemps demeuré. Je ne voulais pas la perdre de vue, car j’étais sûr qu’ils se remettraient ensemble, et Dick, qui est le meilleur des bons garçons, prenait vraiment la chose à cœur. Vous voyez, il n’avait pas d’autre amour où se réfugier, comme elle. J’ai donc tout con-