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quelques restes. Pourtant, cette route n’a plus la même importance, maintenant que la vieille cité a disparu, murs et le reste.

Il continua, et je souriais légèrement en pensant combien le dix-neuvième siècle, dont on a parlé en termes si emphatiques, comptait pour peu de chose dans le souvenir de cet homme qui lisait Shakespeare et n’avait pas oublié le moyen-âge.

Traversant la route, nous entrâmes dans un court chemin étroit, pour arriver de nouveau sur une large voie, sur un côté de laquelle il y avait un grand long bâtiment en façade sur la route, et je compris aussitôt que c’était un nouveau groupe public. En face, il y avait un vaste espace de verdure, sans mur ni séparation d’aucune sorte. Je regardai entre les arbres et aperçus au-delà un portique à colonnes qui m’était bien familier… un vieil ami, rien moins que le British Museum. Cela me coupa presque la respiration, au milieu de toutes les étranges choses que j’avais vues ; mais je me tus et laissai Dick parler. Il dit :

— Là-bas, le British Museum, où mon arrière-grand-père habite la plupart du temps ; je ne vous en dirai donc pas grand chose. Le bâtiment à gauche est le marché du Musée, et je crois que le mieux est d’y aller pour une minute ou deux ; car le grison aura besoin de repos et d’avoine, et je pense que vous resterez avec mon parent la plus grande partie de la journée ; et à dire vrai, il peut y avoir là quelqu’un que je désire particulièrement voir et