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laids, surtout les femmes, et produisaient des enfants tellement laids, si on ne traitait pas énergiquement leur maladie, que les voisins ne pouvaient y tenir. Pourtant, je suis heureux de dire que tout cela a disparu maintenant ; la maladie s’est éteinte, ou bien existe sous une forme tellement atténuée, qu’un court traitement de médecine apéritive la fait disparaître. On l’appelle maintenant les diables bleus. Drôle de nom, n’est-ce pas ?

— Oui, dis-je, plongé dans mes réflexions.

Mais le vieillard interrompit :

— Oui, tout cela est vrai, voisin ; et j’ai vu quelques-unes de ces pauvres femmes devenues vieilles. Mais mon père en a connu plusieurs quand elles étaient jeunes ; et il disait qu’elles ressemblaient aussi peu que possible à des jeunes femmes : elles avaient les mains comme des jeux de brochettes, et de pauvres petits bras comme des baguettes, et des tailles grandes comme des verres de montre, des lèvres minces, des nez pointus, et les joues pâles ; et elles avaient toujours l’air d’être offensées de tout ce qu’on leur disait ou de ce qu’on faisait. Ce n’est pas étonnant si elles portaient de vilains enfants, car personne que des hommes pareils à elles n’aurait pu en tomber amoureux… les pauvres !

Il s’arrêta et parut rêver de sa vie passée, puis il dit :

— Et savez-vous, voisins, qu’autrefois on était encore inquiet au sujet de cette maladie de la paresse : un moment nous nous sommes