Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

arcade de cloître appuyée sur elle : elle était aussi très délicatement ouvragée.

Toute cette masse d’architecture sur laquelle nous avions si soudainement débouché, du milieu des cultures riantes, n’était pas seulement d’une beauté exquise par elle-même, mais une telle expression de vie généreuse et abondante y était empreinte, que jamais je ne m’étais senti réjoui à tel point. J’en riais littéralement de plaisir. Mon ami paraissait le comprendre, et me regardait avec un intérêt satisfait et affectueux. Nous nous étions avancés parmi une multitude de charrettes, où étaient assis des gens, beaux, à l’air bien portant, hommes, femmes et enfants très gaiement habillés, et qui étaient évidemment des charrettes de marché, car elles étaient pleines de produits de la campagne de l’aspect le plus tentant.

— Je n’ai pas besoin de demander, dis-je, si ceci est un marché, car je vois évidemment que c’en est un ; mais quel marché est-ce, pour qu’il soit si splendide ? Et qu’est-ce que la magnifique salle que voilà, et qu’est-ce que le monument du côté sud ?

— Oh ! c’est précisément notre marché de Hammersmith ; et je suis heureux qu’il vous plaise tant, car nous en sommes vraiment très fiers. Naturellement, l’intérieur de la grande salle est notre lieu d’assemblée en hiver ; en été, nous nous réunissons surtout dans les champs du bas, sur la rivière, en face de Barn Elms. Le bâtiment sur notre droite est notre théâtre : j’espère qu’il vous plaît.