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CHAPITRE XXXI

VIEILLE MAISON, NOUVELLES GENS


Comme je restais là, Ellen s’éloigna de nos heureux amis qui étaient encore sur la petite plage, et vint vers moi. Elle me prit par la main et dit doucement :

— Conduisez-moi tout de suite à la maison ; nous n’avons pas besoin d’attendre les autres : j’aime mieux les laisser.

J’avais envie de dire que je ne savais pas où aller, et que les riverains nous conduiraient ; mais, presque malgré moi, mes pieds se dirigèrent suivant le chemin connu[1]. Le chemin montait jusqu’à un petit champ limité d’un côté par un petit bras du fleuve ; à droite on pouvait voir un groupe de petites maisons et de granges, nouvelles et anciennes, et devant nous une grange de pierre grise et un mur en partie recouvert de lierre, au-dessus duquel se montraient quelques pignons gris. La route du village s’arrêtait au creux du susdit petit bras. Nous franchîmes la route, et, de nouveau presque malgré moi, ma main souleva le loquet d’une porte dans le mur ; nous nous trouvâmes bientôt sur un sentier pavé qui montait

  1. La maison près de laquelle les voyageurs ont débarqué est Kelmscott, la maison même de W. Morris, où il installa son imprimerie.