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voilà les lumières de la maison de Walter Allen !

Nous allâmes, piétinant l’herbe des prairies sous un flot de lumière lunaire, et bientôt nous arrivâmes à la maison, qui était basse et construite autour d’un carré assez grand pour recevoir beaucoup de soleil. Walter Allen, l’ami de Dick, était appuyé contre le montant de la porte en nous attendant, et nous introduisit dans la salle sans plus de paroles. Il n’y avait pas beaucoup de monde, plusieurs des habitants étant allés aux foins dans le voisinage, et plusieurs, à ce que nous dit Walter, flânant dans la prairie pour jouir de la belle nuit de lune. L’ami de Dick paraissait être un homme de quarante ans ; grand, aux cheveux noirs, l’air bon et pensif ; mais, à mon étonnement, il y avait une ombre de mélancolie sur sa figure, et il semblait un peu absorbé, et inattentif à notre babil, malgré de visibles efforts pour écouter.

Dick le regardait de temps en temps, et paraissait mal à l’aise ; il dit enfin :

— Dites donc, mon vieux, s’il y a quelque chose dont nous n’avons pas eu connaissance lorsque vous m’avez écrit, ne croyez-vous pas qu’il vaudrait mieux nous le raconter tout de suite ? Autrement nous croirons que nous sommes venus ici à un mauvais moment, où l’on ne nous désirait guère.

Walter rougit, et sembla ne retenir ses larmes qu’avec peine, mais dit enfin :

— Tout le monde ici est, bien entendu, en-