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broyeurs de profit de l’industrie se trouvèrent impuissants devant cette combinaison ; si leur comité, le Parlement, ne reprenait pas courage pour recommencer la guerre civile et fusiller à droite et à gauche, ils étaient obligés de consentir aux réclamations des hommes qu’ils employaient et de payer des salaires de plus en plus élevés pour des journées de travail de plus en plus courtes. Pourtant ils avaient un allié, c’était la rupture imminente de tout le système fondé sur le marché mondial et son approvisionnement ; rupture qui devint alors si évidente pour tout le monde, que les classes moyennes, révoltées un instant jusqu’à condamner le gouvernement pour le grand massacre, firent volte-face presque en bloc et le conjurèrent de veiller et de mettre fin à la tyrannie des chefs socialistes.

Ainsi encouragé, le complot réactionnaire éclata probablement avant d’être prêt ; mais cette fois le peuple et ses chefs étaient avertis et, avant que les réactionnaires pussent se mettre en mouvement, avaient pris les mesures qu’ils jugeaient nécessaires.

Le gouvernement libéral (évidemment après entente) fut battu par les conservateurs, bien que ces derniers fussent de beaucoup en minorité. Les représentants populaires à la Chambre comprirent fort bien ce que cela voulait dire, et après avoir essayé de combattre jusqu’au bout par des votes dans la Chambre des Communes, ils firent une protestation, quittèrent la Chambre, et vinrent en corps au Comité de Salut pu-