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Or, le dimanche du meeting arriva et de grandes foules se rendirent à Trafalgar-Square en cortège ; au milieu d’elles, la plupart des membres du comité, entourés de leurs bandes d’hommes armés n’importe comment. Les rues étaient absolument calmes et tranquilles, bien qu’il y eût un grand nombre de spectateurs pour voir passer le cortège. Aucun corps de police dans Trafalgar-Square ; le peuple en prit tranquillement possession, et le meeting commença. Les hommes armés se tenaient autour de la principale estrade et il y en avait quelques autres d’armés parmi la foule ; mais de beaucoup le plus grand nombre étaient sans armes.

La plupart croyaient que le meeting se passerait pacifiquement ; mais les membres du comité avaient entendu dire de plusieurs côtés que quelque chose serait tenté contre eux ; c’étaient des rumeurs vagues, et ils n’avaient aucune idée de ce qui menaçait. Ils le surent bientôt.

En effet, avant que ne fussent pleines les rues débouchant sur le square, des soldats l’envahirent par l’angle nord-ouest et prirent place le long des maisons qui bordaient le côté ouest. Le peuple gronda à la vue des habits rouges ; les hommes armés du Comité restèrent indécis, ne sachant que faire ; et cette nouvelle affluence avait tellement pressé la foule, qu’ils avaient peu de chance, inorganisés comme ils étaient, de percer à travers. Ils s’étaient à peine rendus compte de la présence de leurs ennemis, qu’une autre colonne de soldats, se