Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

demandé de vous traiter comme un être d’une autre planète.

— Et je vous remercie beaucoup, dis-je. Puis-je maintenant vous interroger sur la position des femmes dans votre société ?

Il rit de bon cœur pour un homme de son âge.

— Ce n’est pas sans raison que j’ai acquis la réputation d’être un étudiant d’histoire consciencieux. Je crois que vraiment je comprends « le mouvement d’émancipation des femmes » du dix-neuvième siècle. Je doute qu’un autre vivant le comprenne aujourd’hui.

— Eh bien ? dis-je, un peu piqué par sa gaieté.

— Eh bien, vous verrez naturellement que tout cela est à présent une controverse éteinte. Les hommes n’ont plus aucune occasion de tyrannie sur les femmes, ni les femmes sur les hommes ; choses qui toutes deux se produisaient dans ces temps anciens. Les femmes font ce qu’elles aiment le mieux, et les hommes n’en sont ni jaloux ni blessés. C’est là un tel lieu commun, que j’ai presque honte de le dire.

Je dis :

— Oh ! et la législation ? Est-ce qu’elles y prennent part ?

Hammond sourit :

— Je crois que vous devez attendre une réponse à cette question jusqu’à ce que nous arrivions au sujet de la législation. Il peut y avoir des nouveautés pour vous dans ce sujet aussi.

— Très bien, mais à propos de cette question