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lus les Sonnets et il s’écoula bien des jours avant que j’établisse la vraie interprétation que certes Cyril Graham lui-même paraît ne pas avoir saisie.

Je ne pouvais comprendre que Shakespeare accordât tant d’importance à voir son jeune ami se marier.

Lui-même s’était marié jeune, et le résultat n’avait pas été heureux : il n’était pas probable qu’il voulût pousser Willie Hughes à commettre la même erreur.

Le jeune acteur de Rosalinde n’avait rien à gagner au mariage et aux passions de la vie réelle. Les premiers sonnets, avec leurs étranges supplications d’avoir des enfants, me parurent une note discordante.

L’explication du mystère m’arriva presque subitement et je la trouvai dans la bizarre dédicace.

On doit se rappeler que la dédicace est ainsi conçue :

À l’unique engendreur de
ces sonnets ci-après