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le droit absolu de porter ses spéculations dans les plus hautes sphères de la pensée, mais qu’il doit arriver aux mêmes conclusions qu’admettent ceux qui n’ont jamais promené leur pensée dans aucune sphère, — certes l’homme de sciences et le savant modernes seraient considérablement amusés.

Et cependant, il n’y a réellement que bien peu d’années, philosophie et science étaient également sujettes à subir le brutal contrôle du public, à subir en fait l’autorité, l’autorité fondée soit sur l’ignorance générale qui régnait dans la société, soit sur la terreur et l’avidité de pouvoir de la classe ecclésiastique ou gouvernementale.

Certes, nous avons repoussé avec un assez grand succès toute tentative faite par la société, par l’Église ou par le gouvernement pour pénétrer dans le domaine de l’individualisme qui poursuit la pensée abstraite, mais il reste encore quelques traces de cette tendance à envahir l’individualisme dans l’art de l’imagination.

Même, il en reste plus que des traces ;