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sordides, une activité sans fin, des maux sans nombre. La propriété privée entrave à chaque pas l’individualisme. »

Il faut le remarquer, Jésus n’a jamais dit que les gens appauvris sont nécessairement des gens honnêtes, ni que les gens aisés sont forcément mauvais.

Cela n’aurait pas été vrai. En tant que classe, les gens aisés valent mieux que les gens appauvris. Ils sont plus moraux, plus intellectuels. Ils ont plus de tenue.

Il y a dans une nation, une seule classe qui pense plus à l’argent que les riches, et ce sont les pauvres.

Les pauvres ne peuvent penser à autre chose. C’est en cela que consiste la malédiction de la pauvreté.

Ce que dit Jésus, c’est que l’homme arrive à la perfection non point par ce qu’il a, ni même par ce qu’il fait, mais uniquement par ce qu’il est.

Et ainsi le jeune homme riche, qui vient à Jésus, est représenté comme un citoyen pro-