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LA PEAU D’ORANGE



I


J’étais tout fraîchement en possession de mon diplôme de doctorat, et, la clientèle venant lentement, j’avais de longues heures pour flâner dans les cliniques.

C’est là que je connus John Mérédith.

Médecin non pas, chimiste de premier ordre, simple amateur de médecine, le jeune Anglais me charma par son esprit primesautier et nous fûmes en quelques semaines aussi intimes qu’on l’est à vingt-trois ans entre jeunes gens du même âge et des mêmes goûts.