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tre, dit le petit page. C’est clair comme le cristal.

Et le roi doubla de nouveau sa solde.

— Quel honneur ! s’exclamèrent tous les courtisans.

Après le banquet, il y eut un bal.

Le marié et la mariée devaient danser ensemble la danse des roses et le roi jouer de la flûte.

Il jouait très mal, mais jamais personne n’avait osé le lui dire, parce qu’il était roi. Néanmoins, il ne savait que deux airs et n’était jamais bien sûr lequel il jouait, mais peu importait, car quoi qu’il fît, tout le monde criait :

— C’est charmant ! c’est charmant !

Le dernier article du programme était un grand déploiement de feux d’artifice qui devait terminer exactement à minuit.

La petite princesse n’avait jamais vu un feu d’artifice de sa vie. Aussi le roi avait-il enjoint au pyrotechnicien royal de mettre en jeu toutes les ressources de son art, le jour du mariage de la princesse.