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fer et descendit la colline, le panier au bras.

— Bonjour, petit Hans, dit le meunier.

— Bonjour, fit Hans s’appuyant sur sa bêche et avec un sourire qui allait d’une oreille à l’autre.

— Et comment avez-vous passé l’hiver ? reprit le meunier.

— Bien, bien ! répliqua Hans, c’est gentil à vous de vous en informer. J’ai bien eu du mauvais temps à passer, mais maintenant le printemps est de retour et je suis presque heureux… Puis, mes fleurs vont bien donner.

— Nous avons souvent parlé de vous cet hiver, Hans, continua le meunier, et nous nous demandions ce que vous deveniez.

— C’est bien bon à vous, dit Hans… Je craignais presque que vous m’ayez oublié.

— Hans, je suis surpris de vous entendre parler de la sorte, fit le meunier. L’amitié n’oublie jamais. C’est ce qu’elle a d’admirable, mais je crains que vous ne compreniez pas la poésie de la vie… Comme vos primevères sont belles, entre parenthèses.

— Certes elles sont vraiment belles, fit