Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée

Dans un angle sombre de ma chambre, pendant plus de temps que n’en conçoit mon imagination, une belle et silencieuse Sphinge m’a contemplé à travers les ondoiements des ténèbres. Intangible, immobile, elle ne se lève point, elle ne fait aucun mouvement. Car les lunes argentées ne sont rien pour elle, non plus que les soleils qui roulent. Dans l’air le rouge succède au gris ; les vagues du clair de lune montent, s’abaissent, mais lorsque vient l’aurore, elle ne s’en va point, et lorsque revient la nuit, elle est là.