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ton de Foix. Quelque étoile de malheur l’entraîna contre ta cité et il tomba, combattant bravement, comme tombe un lion de la forêt. Il fût ravi à la vie alors que la vie et l’amour étaient nouveaux pour lui. Il repose sous le voile bleu sans couture de Dieu. De hauts roseaux pareils à des lances oscillent tristement sur sa tête, et des nerpruns prennent un rouge plus vif là où s’épancha sur le sol le sang pourpre de sa brillante jeunesse.

Portez vos regards un peu plus loin au nord, vers ce tertre ravagé. Là gît maintenant captif dans une tombe digne d’un prince, et élevée par la main de sa fille, dans la profondeur ténébreuse, Théodoric, le roi goth à la puissante membrure. C’est là qu’il dort, las enfin de ses victoires. Le temps n’a point épargné la ruine. Le vent et la pluie ont abattu sa forteresse, et nous voyons une fois de plus que la mort est le