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épines dans cette feuille de laurier, et leurs crochets dentelés entraient comme une brûlure, comme une morsure, jusqu’à ce que du feu et de la rouge flamme semblèrent se repaître de mon cerveau, et changèrent le jardin en un désert nu.

Les mains tendues avec force, je luttai pour l’arracher de mon front saignant, mais ce fut en vain, et avec un cri de douleur, auquel les étoiles pâlirent avant l’instant qui leur était assigné, je m’éveillai enfin, et vis l’aube craintive, avancer sa face grise pour regarder dans les ténèbres de ma chambre, et j’aurais cru que ce n’était là qu’un vain rêve, sans cette douleur qui sans trêve me ronge le cœur, et sans les blessures rouges que les épines ont faites à mon front.